Des centaines de personnes ont pris la rue, hier, pour dénoncer les politiques du gouvernement Harper et défendre le droit des femmes à l'avortement. Des groupes féministes craignent que ce droit soit mis en péril par le Parti conservateur.

Organisé par la Fédération des femmes du Québec (FFQ) et par la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN), le rassemblement a débuté en début d'après-midi, dans un parc de la rue Saint-Laurent. Des manifestants issus d'organisations syndicales, des candidats libéraux, bloquistes et néodémocrates, ainsi que des Raéliens ont participé à la marche qui s'est terminée au parc du Mont-Royal.

 

Des manifestations semblables ont eu lieu à Toronto et à Vancouver.

«La menace est réelle», a affirmé la présidente de la FFQ, Michèle Asselin.

Les féministes ont été échaudées par le projet de loi C-484, qui prévoyait des sanctions plus sévères aux criminels condamnés d'agression contre des femmes enceintes.

Le droit à l'avortement

Plusieurs y ont vu une tentative détournée d'attaquer le droit à l'avortement, puisque la loi aurait conféré un statut juridique au foetus. Le projet n'a pas été adopté car il est mort au feuilleton.

«Nous, on lance un appel à battre les conservateurs, a dit Mme Asselin. S'il y a un nombre élevé de députés conservateurs, on risque des reculs importants en matière de droits reproductifs.»

Moins tranchée, la présidente de la FQPN, Johanne Fillion, invite les électeurs à interroger tous les candidats afin qu'ils énoncent clairement leur position sur le droit à l'avortement. Elle se dit inquiète de l'influence grandissante du «lobby moral et puritain» sur la politique fédérale.

«Je n'ai pas de difficulté avec un conservateur pro-choix, a-t-elle indiqué. Mais j'ai de la difficulté avec un conservateur antichoix et j'ai de la difficulté avec les 27 libéraux antichoix qui ont voté en faveur du projet C-484.»