Tout indique que le week-end du Grand Prix de Formule 1 du Canada sera fort profitable pour les commerçants de Montréal cette année, notamment en raison du beau temps. L'événement ne fait cependant pas que des heureux.

Dans la rue Crescent, la rue Peel et le boulevard De Maisonneuve, fermés à la circulation pour l'occasion, les festivaliers se promenaient par centaines, voire par milliers pour photographier des voitures de luxe, prendre une bière sur une terrasse, faire l'essai d'un simulateur de course automobile ou danser au rythme de la musique projetée par des haut-parleurs puissants.

Les commerçants, qui ont souffert d'un printemps tardif, tentent de profiter au maximum de la manne. « Nous avons ouvert nos portes une semaine après le Grand Prix l'année dernière, alors c'est difficile pour moi de comparer [avec les années précédentes]. On réalise peut-être deux ou trois fois notre chiffre d'affaires normal en ce moment », explique Gabrielle Hamelin, propriétaire de No 900 Pizzéria napolitaine.

« Est-ce que c'est l'effet [du pilote québécois] Lance Stroll ou la météo ? Je ne sais pas, mais il y a plus de locaux qu'à l'habitude dans les rues », indique Roger Francis, propriétaire du Houston Avenue, qui estime lui aussi que les recettes de son établissement doublent, voire triplent durant le week-end du Grand Prix.

« Il y a plus de Québécois qu'à l'habitude, assure Alain Creton, propriétaire du restaurant Alexandre et fils. C'est le 375e [anniversaire] de Montréal, il y a une section spéciale 50e [anniversaire du Grand Prix], mais c'est surtout le premier beau week-end de l'année, alors les gens peuvent enfin sortir. Ils sont élégants, ils font la fête toute la journée. Pour nous, ça représente une semaine en double. »

«C'est toléré»

L'affluence autour du Grand Prix du Canada désespère en revanche certains Montréalais. Hier, la circulation automobile avait des allures d'heure de pointe à certains endroits. À l'intersection des rues Crescent et Sainte-Catherine, deux policiers et quatre cadets (un posté à chaque coin de rue) tentaient tant bien que mal de faire cohabiter automobilistes, piétons et cyclistes.

« Ce n'est pas ma fin de semaine préférée à Montréal, il y a beaucoup trop de bruit », a expliqué Marie-Josée, revenant d'une séance de jogging sur le mont Royal, alors que deux automobilistes et un motocycliste faisaient gronder bruyamment leur moteur entre deux feux rouges, rue Sainte-Catherine. « Les voitures roulent et accélèrent à une vitesse excessive, je trouve. On dirait que tout est permis ! », a renchéri Gabriella.

Selon le Code de la sécurité routière, « tout véhicule automobile doit être muni d'un système d'échappement conforme aux normes » afin d'en limiter le bruit.

Mais le son émis par les véhicules et les motos n'était pas vraiment contrôlé par les policiers du SPVM postés dans le secteur de la rue Crescent, hier. « C'est le Grand Prix, c'est toléré », a expliqué l'un d'eux.

PHOTO SIMON GIROUX, LA PRESSE

Malgré un printemps tardif, tout indique que le week-end du Grand Prix sera fort profitable pour les commerçants de Montréal cette année.