La décision de l'élu Benoit Dorais de grossir les rangs de Projet Montréal plutôt que ceux d'Équipe Coderre lui coûtera cher. Le maire a décidé de lui retirer un important poste à l'hôtel de ville à la suite de son passage au sein de l'opposition officielle.

Lundi, les élus montréalais seront en effet appelés à remplacer le président du conseil d'agglomération, qui veille au bon déroulement des échanges avec les 15 villes défusionnées. Or ce poste était occupé par Benoit Dorais.

« Il a choisi d'être membre de l'opposition officielle et c'est correct. Mais j'ai un ratio [d'élus] et on va faire les changements en conséquence, a dit hier le maire Denis Coderre. [Benoit Dorais] a le droit de choisir qui il veut, mais j'ai aussi la prérogative de choisir qui compose le conseil d'agglomération. »

Denis Coderre a indiqué que le conseil d'agglomération comptait déjà un membre de l'opposition officielle, le conseiller Richard Ryan, et que le parti était ainsi suffisamment représenté au sein de cette instance. « Il y a déjà un membre de Projet Montréal, à moins qu'il donne son siège à Benoit [Dorais]. C'est comme cela qu'on fonctionne depuis le début. Ce n'est pas par rapport à Benoit, c'est par rapport à la réalité parlementaire des gens en place », a précisé le maire. Il a ajouté que « c'est normal de fonctionner de cette façon ».

Mais Benoit Dorais ne risque-t-il pas de voir la perte de son poste comme une vengeance politique ? « Que voulez-vous que je vous dise ? Ça vous fera une nouvelle de plus. Mais si j'étais partisan, il ne serait plus président d'une commission », a répondu le maire de Montréal. Benoit Dorais demeure en effet président de la Commission sur le développement social.

La perte du poste de président du conseil d'agglomération n'est pas que cosmétique. Ce changement amputera le salaire de l'élu de 11 000 $ par an.

Projet Montréal a vivement dénoncé ce changement. « Le maire de Montréal est une nouvelle fois aveuglé par sa partisanerie et sa rancune. Pourtant, Denis Coderre avait promis lors de la dernière campagne de mettre fin à la ligne de parti, de permettre le vote libre et de mettre fin au modèle partisan et parlementaire du conseil municipal. Au lieu de tenir sa promesse, il a plutôt fait le contraire en pratiquant des représailles et l'intimidation », a déploré Marc-André Viau, porte-parole de l'opposition.