Montréal commande une étude sur la traite des femmes durant le Grand Prix de Formule 1. C'est le Conseil des Montréalaises qui prévoit trois ans pour mener à bien cette tâche.

Se disant préoccupé par les nombreux reportages qui témoignent du phénomène chaque année, le maire Denis Coderre dit avoir discuté de la situation avec les premiers ministres Justin Trudeau et Philippe Couillard. « Depuis de nombreuses années, des critiques fusent pour dénoncer que des activités criminelles en lien avec la traite des femmes et des filles auraient lieu durant cet événement. Si cette situation s'avérait, elle ne pourrait d'aucune façon être tolérée par mon administration », a dit le maire, par communiqué.

Le mandat du Conseil des Montréalaises sera « d'aider l'administration municipale à évaluer l'existence et l'ampleur du phénomène de la traite des femmes et des filles lors du Grand Prix du Canada de Formule 1 ».

Montréal donne trois ans au Conseil pour « accumuler le maximum de données et d'observations possibles ».

« Nous travaillerons pour soumettre des recommandations qui pourraient s'appliquer à Montréal », a indiqué Cathy Wong, qui dirige le Conseil des Montréalaises.

L'organisme Stella, qui oeuvre pour les travailleuses du sexe, espère que cette étude mettra fin à ce qu'elle qualifie de légende urbaine, dit sa directrice, Sandra. L'organisation réfute depuis des années que la tenue du Grand Prix entraîne une vague de traite de femmes. « La corrélation entre travail du sexe et événements sportifs est fausse », dit-elle.

Stella attribue l'intérêt pour le sujet à la misogynie des événements entourant la course et que certains présument alors que les participants viennent à Montréal pour se payer des prostituées. « Mais on a de 5000 à 8000 contacts par an avec des travailleuses du sexe et elles nous disent que le week-end du Grand Prix est un week-end comme les autres », dit Sandra.