Les usagers du métro et du réseau d'autobus de la Société de transport de Montréal (STM) ne subiront pas de hausses des tarifs en 2017.

C'est ce qu'ont annoncé cet après-midi le maire de Montréal, Denis Coderre, et le président de la STM, Philippe Schnobb, en rendant public le rapport annuel de la société pour 2016, qui témoigne de la volonté du transporteur public de reconquérir le coeur de ses usagers.

L'an dernier, le métro et les autobus de la STM ont réalisé près de trois millions de déplacements de plus qu'en 2015, soit une augmentation modeste d'achalandage de 0,7% par rapport à l'année précédente. Selon la société, cette hausse est surtout attribuable à la chute du taux de chômage enregistré dans la métropole, à l'automne 2016, et à une saison touristique exceptionnelle, l'été dernier.

Avec un total de 416,2 millions de déplacements réalisés sur ses réseaux, la STM n'a toutefois pas comblé la perte de clientèle de 2015, et son achalandage se situe encore sous les niveaux atteints en 2013 et 2014. M. Schnobb a toutefois soutenu jeudi que les données de fréquentation pour les premiers mois de 2017 semblaient confirmer la tendance à la hausse enregistrée l'an dernier.

Autobus embourbés

Sur le plan des services, les autobus de la STM sont plus embourbés que jamais dans la congestion. Malgré un taux de livraison des services prévus qui a atteint 99,4%, en 2016, le taux de ponctualité des autobus de la STM a chuté à 81,5%. On n'a pas enregistré un taux de ponctualité aussi bas depuis 15 ans.

La STM est tout de même parvenue à réduire de façon substantielle le nombre de ses autobus immobilisés pour des raisons d'entretien. En 2015, jusqu'à 21,6% des bus n'étaient pas disponibles, sur une base quotidienne, pour dispenser les services aux usagers. En 2016, cette proportion a chuté à 19,3%, une très nette amélioration. Le parc d'autobus de la STM compte 1771 véhicules.

Quant aux usagers du métro, ils sont arrivés à l'heure dans une proportion de 97,5%, un résultat honorable, dans la moyenne des dernières années, mais tout de même en légère baisse par rapport à 2015 où ce taux a atteint 97,7%. Les nombreux arrêts de service que la STM a connus, en novembre dernier, sont en bonne partie responsables de ces résultats.

Globalement, le métro s'est quand même immobilisé moins souvent l'an dernier, que durant l'année précédente. La STM a recensé 923 arrêts de service, en 2016, alors qu'elle en avait enregistré 956, en 2015.

Virage client

La STM n'a pourtant pas ménagé les efforts, en 2016, pour reconquérir une clientèle un peu échaudée par des diminutions de service sur le réseau de bus et les pannes répétées du métro qui survenaient presque toujours en périodes de pointe et qui ont presque atteint le statut de «running gag» dans la métropole, au cours des dernières années.

La mise en service progressive de nouvelles voitures Azur, l'achat de nombreux bus climatisés et le déploiement du réseau mobile, aujourd'hui disponible dans 30 des stations du métro, témoignent des efforts entrepris par la STM dans le cadre d'un «virage client» qui se poursuivra en 2017.

La STM prévoit que les voitures du métro parcourront cinq millions de kilomètres de plus, en 2017, sur les lignes verte, bleue et orange, et qu'au moins 10 stations de plus seront branchées au réseau mobile. D'ici la fin de 2017, 30 rames de voitures Azur assureront les services réguliers sur la ligne orange du métro, ce qui devrait contribuer à améliorer un peu le confort des passagers.

Le déploiement du réseau d'information aux passagers, iBus, se poursuivra aussi, et une application pour téléphone intelligent devrait être disponible avant la fin de l'année pour permettre aux usagers de savoir, en temps réel, à quelle heure doit se présenter le prochain autobus sur leur ligne.

À l'abri des regards, pendant la nuit, pas moins de 80 chantiers se poursuivront dans les stations et les tunnels du métro pour améliorer la qualité et la fiabilité des équipements et réduire le nombre des pannes causées par des bris de nature technique sur le réseau. La STM a déjà promis d'ajouter 100 000 heures de service sur son réseau d'autobus, qui sera bonifié par la réception de 107 nouveaux véhicules hybrides climatisés, en cours d'année.