Le maire de l'arrondissement de Saint-Laurent veut prendre le siège de Stéphane Dion à la Chambre des communes, a appris La Presse.

Alan DeSousa annoncera vendredi qu'il fait le saut en politique fédérale sous la bannière libérale, après presque 30 ans dans l'arène municipale. Il était à la tête de son arrondissement depuis la naissance de celui-ci, en 2001.

Selon nos informations, l'homme de 57 ans attendait l'officialisation du départ de M. Dion avant de rendre publique son ambition. Sa patience a toutefois permis à d'autres de le prendre de vitesse: une militante libérale a déjà annoncé son intention de se lancer, alors que deux personnalités publiques disent être en réflexion.

Joint à son bureau, M. DeSousa s'est limité à dire qu'une conférence de presse se tiendrait aujourd'hui.

Très multiculturelle, la circonscription de Saint-Laurent est un château fort libéral: Stéphane Dion s'était attiré 62% des voix au scrutin de 2015, contre seulement 20% pour son plus proche adversaire, un conservateur. M. DeSousa ne sera pas dépaysé: les limites de l'arrondissement sur lequel il règne correspondent exactement à celles de la circonscription fédérale.

L'éphémère chef libéral s'est fait élire à sept reprises dans le même secteur, les six premières fois pour représenter les citoyens de Saint-Laurent-Cartierville, une circonscription qui a ensuite disparu. Il avait indiqué son intention de quitter la politique en janvier, après avoir perdu le ministère des Affaires étrangères. M. Dion a toutefois officialisé son départ dans les derniers jours, ayant accepté d'être nommé ambassadeur du Canada en Allemagne.

D'origine pakistanaise, M. DeSousa fait partie de l'équipe du maire Denis Coderre, après avoir siégé de nombreuses années au comité exécutif de la Ville avec Gérald Tremblay.

Il est comptable de profession et a travaillé pour des entreprises de grande taille avant de se tourner vers la politique municipale.

Trois autres candidats potentiels

Alan DeSousa devra toutefois livrer bataille avant de porter les couleurs libérales lors de l'élection partielle.

La fiscaliste et professeure à l'Université de Sherbrooke Marwah Rizqy a déjà fait connaître ses intentions. Elle avait été défaite sous la même bannière dans la circonscription d'Hochelaga en 2015.

Deux autres personnes se disent en réflexion: l'homme d'affaires et «dragon» François Lambert, ainsi que l'ex-ministre devenue analyste Yolande James.

Le premier a indiqué hier à La Presse être toujours intéressé: «C'est le premier ministre qui connaît le mieux les besoins actuels. Si le premier ministre a besoin de moi, je serai présent», a-t-il indiqué.

Mme James n'a pas répondu au message de La Presse. Depuis que son employeur Radio-Canada a révélé qu'elle songeait à briguer cette investiture, elle s'est retirée de l'émission Les ex, « le temps de terminer sa réflexion ».