La haute direction du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a lancé une offensive majeure le printemps dernier pour démasquer les sources journalistiques au sein du corps policier, rapporte TVA Nouvelles. Lors d'une réunion de direction, l'assistant-directeur Mario Guérin du SPVM a affirmé que le SPVM devait «trouver la faille» et «briser la culture du coulage».

Le Bureau d'enquête de TVA Nouvelles a mis la main sur des enregistrements audio d'une réunion de direction, à laquelle prenait part une cinquantaine de hauts dirigeants du SPVM, le 26 avril dernier, dans une salle de réception du boulevard Henri-Bourassa. Cette rencontre faisait suite au «coulage» d'une information liée à l'émeute de Montréal-Nord, au printemps 2016. 

Le 7 avril dernier, une manifestation pour dénoncer la mort de Jean-Pierre Bony, tué par un policier quelques jours plus tôt, avait viré à l'émeute. Un poste de police avait été saccagé sans aucune intervention des policiers. Quelques jours plus tard, La Presse avait révélé que la haute direction du SPVM avait interdit à ses policiers d'effectuer des arrestations dans Montréal-Nord pour ne pas attiser les tensions raciales dans cet arrondissement. TVA Nouvelles avait également dévoilé que la police n'avait rien faitpour arrêter le saccage, puisqu'il s'agissait d'un dossier «politique». 

Mario Guérin, un des bras-droit du chef de police Philippe Pichet, a affirmé devant les cadres du SPVM qu'un journaliste avait eu «une information des plus privilégiées d'une personne très très très près des opérations» et qu'il fallait ainsi «tenter de trouver la faille», dévoile les enregistrements diffusés par TVA Nouvelles. 

L'assistant-directeur Guérin a dénoncé à plusieurs reprises dans son allocution la «culture du coulage» au sein du SPVM. «Pour le ''coulage'', aux médias, d'information, on a deux choix. On a le premier choix de dire c'est normal, c'est la nouvelle génération, sont ''plogués'' sur internet. [...] Ce qui est le plus anormal, c'est que nous, comme direction, qu'on ne fasse rien [sur le ''coulage''] parce que c'est rendu une culture», montre les enregistrements obtenus par TVA Nouvelles.