Plus d'une centaine d'agents correctionnels ont manifesté mardi midi au centre-ville de Montréal pour dénoncer les ratés du nouveau système de paye fédéral Phénix, un désastre de 50 millions de dollars.

Devant les bureaux de Travaux publics et services gouvernementaux Canada, sur la rue de la Gauchetière, les membres du Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) ont réclamé d'être payés «à 100%» pour leur travail. Depuis le début de l'implantation désastreuse de Phénix, des dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux ont eu de la difficulté à se faire payer. Certains travailleurs ont même dû se passer de paye pendant des mois. 

«Nous travaillons avec les plus dangereux criminels du pays. Nous veillons, au quotidien, à la sécurité des Canadiennes et des Canadiens. Notre travail, nous le faisons à 100%, payez-nous 100% de ce qui nous est dû. Voilà ce que nous sommes venus dire au gouvernement», a déclaré Jason Godin, président national d'UCCO-SACC-CSN, par communiqué.

«Seulement pour la région du Québec, les problèmes touchent plus d'une centaine d'agentes et agents correctionnels. Certains d'entre eux subissent ces problèmes depuis plus de six mois, ce qui génère non seulement des difficultés financières, mais aussi un stress important. Ils sont exaspérés, au bout du rouleau», a ajouté Frédérick Lebeau, président de la région du Québec pour UCCO-SACC-CSN. 

Le projet Phénix a été lancé par le gouvernement conservateur en 2010 à la suite d'un rapport alarmant de la vérificatrice générale qui évoquait la possibilité que le système de paye fédéral ne s'effondre. 300 millions plus tard, son entrée en fonction, en février 2016, s'est toutefois transformée en cauchemar. Il y a deux semaines, plus de 30 000 cas problématiques n'avaient toujours pas été corrigés.