La construction de logements locatifs atteint des records cette année à Montréal. Malgré cela, le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) estime que les familles à faibles revenus sont toujours autant dans le besoin. Pourquoi? Parce que les nouveaux logements vont afficher des loyers beaucoup trop élevés et ils sont généralement trop petits pour les grandes familles.

«Des changements importants surviennent présentement dans le marché des logements locatifs», a indiqué François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, qui faisait son bilan annuel post-déménagements en ce 3 juillet.

L'organisme se réjouit de voir la construction de logements destinés à la location dépasser celle des condos sur l'île de Montréal. C'est la première fois que ça arrive en 20 ans, précise François Saillant. «Le problème, dit-il, c'est qu'on ne sait pas si l'ensemble des locataires pourra en profiter.»

En exemple, le FRAPRU donne le loyer des appartements du projet de l'Îlot Voyageur, à Montréal. Ils pourront atteindre 2600 $ par mois, dit M. Saillant. «Ce n'est donc certainement pas pour les locataires traditionnels.»  

L'autre grand défi est de trouver des grands logements abordables. «Plus les appartements sont petits, plus il y en a de disponibles», estime François Saillant. Les familles qui veulent mettre la main sur des 6 1/2 ou des 7 1/2 auront plus de mal, dit-il.

Ménages sans logement

Cette année, l'Office municipal d'habitation de Montréal a dû venir en aide à 11 ménages qui se sont retrouvés sans toit le 1er juillet.

Sans connaître les détails de leur situation, le FRAPRU note que les gens qui se retrouvent sans maison le 1er juillet sont parfois ceux qui ont trouvé un logement ou qui en avaient déjà un, mais qui n'arrivent tout simplement plus à payer leur loyer.

«Les gens louent des appartements trop chers et se croisent les doigts en espérant pouvoir payer leur loyer le plus longtemps possible», explique Marie-José Corriveau, organisatrice au FRAPRU.

À Gatineau, 29 ménages sont hébergés temporairement dans des organismes ou chez des proches, faute de loyer. Il y en aurait 34 à Québec et 3 à Sherbrooke.