La Société de transport de Montréal (STM) écarte l'idée d'offrir le transport en commun gratuitement les jours de smog. Le transporteur estime que cette mesure lui coûterait trop cher en plus d'engorger son réseau déjà à saturation durant l'hiver.

Vingt mille cartes de deux passages seront distribuées cet été aux automobilistes afin de les inciter à laisser leur voiture à la maison pour prendre le transport en commun la prochaine fois qu'une alerte de smog sera décrétée. La STM dit avoir opté pour ce scénario après avoir étudié la possibilité d'imiter Paris en décrétant la gratuité de ses services les jours de pollution intense.

«La gratuité aurait des impacts majeurs», dit Philippe Schnobb, président de la STM. D'abord, elle coûterait cher puisque de nombreux usagers payant sur une base quotidienne - environ 20% à 30% de la clientèle - n'auraient pas à payer, ce qui générerait un trou important dans les revenus du transporteur. «Ils l'ont fait une fois à Paris, il y a deux ans, et ça a coûté sept millions d'euros. Ils s'obstinent encore pour savoir qui va payer», relate Philippe Schnobb.

Autre problème, la majorité des épisodes de smog surviennent l'hiver. Or, le réseau de la STM est déjà à saturation à cette période de l'année. Pousser massivement les automobilistes vers les autobus et métros risquerait d'engorger le réseau. «Ce ne serait pas nécessairement une mesure utile de rajouter les gens parce qu'il pourrait avoir des enjeux d'achalandage», dit M. Schnobb. Il indique que la mesure serait plus efficace en été où moins de gens se trouvent sur le réseau.

Le maire Denis Coderre reconnaît que ces 20 000 cartes sont loin de couvrir les centaines de milliers d'automobilistes circulant à Montréal chaque jour, mais celui-ci estime que «l'important c'est d'envoyer le message qu'on a une stratégie et que la STM est un partenaire».