Le nouveau chef de la police de Montréal, Philippe Pichet, entamera des négociations avec le syndicat des policiers dans le but de réaffecter une partie des agents qui surveillent la circulation aux abords des chantiers de construction à des tâches qui nécessitent réellement une formation policière. En 2015, la surveillance des chantiers a coûté 8,1 millions en heures supplémentaires au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

« Quand je me déplace à Montréal et que je passe à travers différents chantiers, il y en a où ça prend un policier et il y en a d'autres où on doit se poser la question, et on va se la poser, mais ça passe par une négociation », a déclaré M. Pichet, hier, lors d'une mêlée de presse à l'hôtel de ville, où il est venu présenter son premier budget. « Dans ce cas en particulier, l'enjeu n'est pas légal, c'est un enjeu de relation de travail », a-t-il ajouté.

Quel genre d'employé pourrait se voir confier cette tâche ? « Est-ce que ce sera un employé du SPVM ou un autre type d'employé ? On verra. Quand on pense au ministère des Transports, ce sont des signaleurs qui font le travail. Si vous êtes passés dans les chantiers pas loin du CHUM, des fois, ce sont des employés qui bloquent la circulation quand un camion recule », a-t-il illustré.

Le SPVM travaille aussi en collaboration avec la division des transports de la Ville de Montréal sur l'implantation de « feux intelligents » aux abords des chantiers afin de mieux gérer le flux de circulation. M. Pichet n'a pas pu fournir d'explications sur le fonctionnement de tels feux, indiquant qu'il n'était pas un « spécialiste » de la question.

Il espère néanmoins que leur implantation fera chuter de façon importante la facture d'heures supplémentaires attribuables à la surveillance des chantiers dès l'an prochain.

Les chantiers coûtent cher aux pompiers

La prolifération des travaux routiers a aussi eu un impact sur le temps de réponse des pompiers de Montréal, qui a bondi en moyenne de 7 à 8 secondes l'an dernier.

Le chef des pompiers, François Massé, était aussi de passage à l'hôtel de ville, hier, pour présenter son budget aux élus.

Il a indiqué que la hausse du temps moyen de réponse avait engendré la perte d'une subvention à la performance de 500 000 $ de la part du ministère de la Santé du Québec, qui paie pour le programme de premiers répondants. Pour obtenir la subvention entière, les pompiers de Montréal doivent répondre à 90 % de leurs appels en moins de 8 minutes. L'an dernier, ils sont parvenus à le faire dans 85,9 % des cas.

« Ça va être excessivement difficile d'atteindre le 90 % », estime M. Massé.

Outre les chantiers de construction, la hausse du temps de réponse est aussi attribuable à un programme de formation pour enseigner aux conducteurs de camions d'incendie la « conduite préventive ».

Les pompiers sont actuellement en négociation avec le gouvernement du Québec pour récupérer cette somme.

Les pompiers de Montréal ont aussi essuyé une perte de 1 million en 2015 en raison de la chute de revenus associés aux amendes qui sont données aux citoyens lors des alarmes non fondées. La direction du Service de sécurité incendie soupçonne que cette baisse serait liée à des moyens de pression des pompiers qui auraient choisi de ne pas facturer des citoyens responsables de fausses alertes.

« On n'a pas été capables d'en faire la preuve, mais on pense que ça pourrait avoir eu un effet », a indiqué M. Massé.