Honnis des automobilistes, les parcomètres pourraient pourtant sauver les artères commerciales de la métropole, croit Projet Montréal. Luc Ferrandez propose d'étendre à l'ensemble de la ville un programme du Plateau-Mont-Royal permettant de redistribuer aux associations de commerçants les bénéfices du stationnement dans la rue.

Lancé en 2010, le « Fonds des parcomètres » a permis aux trois Sociétés de développement commercial (SDC) du Plateau de recevoir 1,6 million cette année afin de financer plusieurs stratégies afin d'attirer les visiteurs. Ce programme permet en effet de doubler les investissements privés pour réaliser certains projets comme le Festival Mural, où le chanteur du groupe U2 a été vu la semaine dernière. « Ce n'est pas Fanfreluche qui est allé, c'est Bono, c'est quelque chose », s'est enthousiasmé Luc Ferrandez.

Un nouveau financement stable

Le chef de Projet Montréal juge insuffisants les 4 millions promis par l'administration Coderre pour encourager le développement commercial. En misant sur les parcomètres, le maire du Plateau estime que la métropole se priverait de « sommes relativement modestes », mais qui bénéficieraient grandement aux 17 SDC de la ville qui pourraient ainsi compter sur un financement stable. L'élu souligne que Stationnement de Montréal rapportait cette semaine des revenus records, les parcomètres ayant fourni 62,9 millions de dollars en 2014 grâce à un achalandage accru.

« Time Square est une SDC. Si on veut se rendre là, ça prend un financement à la hauteur », dit Glenn Castanheira, conseiller économique de Projet Montréal et ex-directeur général de la SDC du boulevard Saint-Laurent.

Luc Ferrandez est d'autant plus convaincu de la validité de son idée que le maire de Québec, Régis Labeaume, s'est montré ouvert cette semaine à l'idée de financer les SDC de la capitale avec les profits des parcomètres.

Pour encourager les commerçants, Projet Montréal compte organiser un « Sommet des bons coups » afin de permettre aux SDC d'échanger et de s'inspirer des initiatives ayant bien fonctionné.

Il est trop tôt, selon les commerçants

L'Association des Sociétés de développement commercial de Montréal croit qu'il est trop tôt pour envisager de consacrer une partie des revenus des parcomètres aux associations de commerçants. 

« Le maire [Denis Coderre] a récemment annoncé un plan pour les commerces avec toutes sortes de subventions, alors ce n'est peut-être pas le moment de demander plus », a réagi André Poulin, responsable de l'organisation chapeautant les 17 sociétés de développement commercial.