La diaspora du Burundi au Canada tient une manifestation samedi à Montréal pour démontrer son opposition à la candidature pour un troisième mandat du président actuel Pierre Nkurunziza, et pour exiger le report de l'élection prévue le 26 juin.

Selon un porte-parole de la communauté burundaise à Montréal, Amilcar Ryumeko, le président sortant ne respecte pas l'Accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi, signé le 28 août 2000. Un article stipule que «nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels consécutifs».

De nombreuses voix, des organisations de la société civile burundaise, des églises et des diplomaties étrangères, se sont élevées contre cette candidature jugée illégale.

Selon M. Ryumeko, une telle décision risque de replonger le pays dans la guerre.

Le président Pierre Nkurunziza a présenté officiellement sa candidature à la présidence du pays, vendredi, malgré les manifestations violentes quotidiennes pour s'opposer à sa décision.

Selon M. Nkurunziza, les élections au Burundi se tiendront malgré tout, puisque la majeure partie du pays est «calme».

L'agence onusienne des réfugiés affirme que plus de 50 000 Burundais ont trouvé refuge à l'extérieur du pays par crainte des violences qui pourraient éclater avant l'élection du 26 juin.

Certains groupes de l'opposition, le gouvernement et les chefs religieux réclament une solution pacifique aux tensions par une intervention d'un médiateur de l'ONU.

Les partisans de M. Nkurunziza estiment qu'il peut se présenter une troisième fois puisqu'il avait été désigné par le Parlement lors de son premier mandat. Les manifestants martèlent toutefois que sa candidature est «illégale» puisque la Constitution du pays édicte qu'un président peut solliciter un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois.