Le maire de Montréal promet de se pencher sur les impacts sur la circulation et le commerce de détail engendrés par la construction d'un important centre commercial à Mont-Royal, mais il ne «déchirera pas sa chemise», a-t-il prévenu hier lors de la séance du conseil municipal, au cours de laquelle l'opposition a soulevé de nombreuses craintes.

«On dirait que le maire s'en lave les mains de l'économie montréalaise. Les commerces de proximité, on dirait que, pour lui, ce n'est pas important», a déclaré le conseiller de Projet Montréal, Marc-André Gadoury.

«Je n'irai pas de façon simpliste déchirer ma chemise quand on parle d'un investissement de 1,6 milliard, a répondu le maire Coderre. Il faut faire l'étude pour voir pourquoi actuellement, dans certains arrondissements, des locaux ferment, qu'il y a des commerces de proximité qui ne fonctionnent pas.»

Le promoteur du projet, Carbonleo, veut établir son imposant centre commercial sur un terrain de 20 hectares dans un secteur industriel actuellement peu occupé de la municipalité défusionnée de Mont-Royal, au sud-ouest de l'intersection des autoroutes 15 et 40. Mont-Royal a entrepris la modification de son plan d'urbanisme pour permettre l'arrivée de ce «projet multifonctionnel».

Le secteur est en proie à d'importants problèmes de congestion routière, a souligné le conseiller de Coalition Montréal, Marvin Rotrand. Près de 40 000 voitures y circulent, a-t-il souligné.

«Montréal sera là pour qu'on ait des analyses de trafic», a répondu le maire Coderre.

Fin du courrier à domicile: Coderre veut un moratoire

Lors de la réunion du conseil municipal, le maire de Montréal a aussi indiqué qu'il aimerait obtenir un moratoire pour empêcher la fin de la livraison du courrier à domicile à Montréal. Il songe aussi à obtenir le statut d'intervenant dans une cause devant la Cour fédérale relative à une poursuite intentée par le Syndicat des travailleurs des postes et des associations qui représentent les personnes à mobilité réduite.

Il est inacceptable que les citoyens à mobilité réduite, qui représentent 15% de la population, doivent se prévaloir d'un mot du médecin pour continuer à recevoir le courrier à la maison, a-t-il déclaré.

«Si Postes Canada veut se privatiser, qu'on fasse un autre débat. Mais à ce que je sache, lors du dernier trimestre, ils ont fait des profits. Ça doit être parce que ça fonctionne, n'est-ce pas? Je souhaite ardemment que ça devienne un enjeu aux prochaines élections fédérales.»