Le gouvernement du Québec dégagera une nouvelle marge de manoeuvre de 175 millions pour la réalisation de projets de transports collectifs dans la région de Montréal en assumant la totalité des coûts de développement du train de banlieue de Mascouche, mis en service à la fin de 2014.

Le ministre des Transports du Québec, Robert Poëti, a annoncé lundi que cette somme sera versée dans les fonds d'immobilisation de l'Agence métropolitaine de transport (AMT), afin de compenser les sommes versées par celle-ci pour financer 25 % des coûts de ce train de banlieue.

Selon le ministre Poëti, le gouvernement aurait dû assumer 100 % de la facture de ce projet, mieux connu sous le nom du Train de l'Est, dont les coûts ont totalisé près de 700 millions entre 2006 et 2014.

L'injection de 175 millions permettra de renflouer le fonds d'immobilisation de cette agence provinciale responsable des transports collectifs métropolitains et de relancer des projets jugés urgents, dont l'acquisition de 24 nouvelles voitures de trains de banlieue, qui a dû être annulée l'an dernier, faute d'argent.

Le coût d'achat de ces 24 nouvelles voitures, nécessaires à l'ajout de services sur les lignes de train de Deux-Montagnes ou Vaudreuil-Hudson, avait été estimé à 89 millions en 2013.

Le ministre a indiqué que les fonds investis pourraient aussi être utilisés pour l'ajout de nouveaux stationnements incitatifs ou l'amélioration de centres d'entretien des trains de banlieue, en cours de construction ou en appel d'offres.

« Il y aura des fonds pour tous les secteurs de la métropole », a indiqué le ministre, qui prenait la parole à l'occasion du déjeuner-bénéfice annuel de l'organisme de défense des usagers des transports en commun, Transports 2000 Québec.

« Tram-train »

Devant un parterre de plus de 400 convives provenant du milieu des transports en commun et du monde municipal métropolitain, le ministre Poëti a tenu à clarifier les propos des dernières semaines relativement à la ligne 5 du métro, dans l'est de Montréal, qui pourrait être prolongée en surface grâce à une technologie de type « tram-train » plutôt qu'en souterrain, comme prévu à l'origine.

Selon lui, l'idée d'utiliser une telle technologie, qui n'existe actuellement pas dans la métropole, s'est imposée en raison de la multiplication des axes de transport où il est prévu d'implanter des corridors d'autobus rapides, dans l'est de Montréal. Le ministre Poëti a fait valoir que des projets de « service rapide par bus », ou SRB, sont présentement à l'étude pour le boulevard Pie-IX, la rue Notre-Dame, le boulevard Henri-Bourassa et l'autoroute 19, en direction de la banlieue nord.

Tous ces projets pourraient être interconnectés pour former un réseau de transports collectifs rapides, à condition, bien sûr, d'utiliser le même mode de transport, soit des autobus ou des tramways modernes qui offrent plus de capacité qu'un bus, mais qui coûteraient de trois à quatre fois moins cher à construire qu'un métro.

« Est-ce qu'il y aurait une technologie mitoyenne entre le train électrique ultrarapide et l'autobus? a dit M. Poëti. Ça existe actuellement, et ça s'appelle le tram-train », a-t-il dit, en justifiant ainsi ses suggestions lancées publiquement au cours des dernières semaines.

M. Poëti a indiqué que l'AMT a été mandatée afin d'évaluer le coût des études sur un réseau de tram-train, et les délais qu'une telle étude occasionnerait au dépôt d'un dossier d'opportunité pour le prolongement de la ligne 5 du métro. Le dossier d'affaires pour ce prolongement de métro, à l'étude depuis 2009, était prévu à la fin de 2015.