Reconnaissant que ses trottoirs sont difficilement praticables, la Ville de Montréal indique qu'elle devra apprendre à mieux s'adapter aux changements climatiques, notamment les variations brusques de température.

La métropole a fait le point cet après-midi sur l'avancement du déneigement à la suite de la tempête de la fin de semaine qui a laissé 24 cm de neige et 22mm de pluie verglaçante. Assurant que tout le personnel disponible était à pied d'oeuvre depuis dimanche, le responsable de la Ville intelligente au comité exécutif de Montréal, Harout Chitilian, a indiqué que la métropole travaillait à améliorer sa réponse aux tempêtes hivernales.

«La Ville devra faire plus pour s'adapter. Les changements de température de 20 degrés ne seront plus l'exception, mais de plus en plus courants», dit - Harout Chitilian, vice-président du comité exécutif.

Le déneigement de la métropole a surtout été pensé en fonction de la quantité de neige à enlever dans les rues, soit 180cm en moyenne par hiver. Mais les changements climatiques viennent brouiller les cartes puisque de brusques écarts de température peuvent forcer la Ville à épandre plus fréquemment du sel et des abrasifs pour éviter ses rues et trottoirs ne se transforment en patinoires. Depuis dimanche, l'arrondissement Ville-Marie a par exemple épandu des abrasifs à trois reprises dans ses artères.

«Les équipes ont été préparées à ramasser 180 cm de neige [par hiver]. Mais de plus en plus, il faut s'ajuster et avoir une force de frappe sur l'épandage des abrasifs tout en maintenant les effectifs sur le chargement de la neige», dit Harout Chitilian.

Une révision en profondeur des pratiques de déneigement est en cours, a précisé l'élu responsable de l'«optimisation de la Ville». «C'est un chantier extrêmement important. C'est la priorité des priorités. On est dans un pays nordique et la neige et le froid ne partiront pas demain matin.»

Montréal est notamment à analyser le meilleur moment pour lancer ses opérations de déneigement. Le Syndicat des cols bleus a critiqué la Ville, l'accusant d'avoir tardé à lancer ses opérations pour éviter de payer des heures supplémentaires à ses employés.

Harout Chitilian a démenti cette lecture de la situation, soulignant qu'aucun arrondissement ne manque de fonds pour assurer le déneigement puisque ceux-ci se trouvent en début d'année financière : leurs budgets sont donc loin d'être épuisés.