La plage du parc Jean-Drapeau, surnommée depuis toujours la plage «Doré», sera baptisée officiellement la plage «Jean-Doré». Le maire de Montréal, Denis Coderre, a annoncé hier matin son intention de demander l'autorisation de changer le nom auprès de la Commission de toponymie du Québec, et une motion en ce sens a déjà été adoptée par Ville-Marie, arrondissement qu'il représente avec le chef de l'opposition, Richard Bergeron.

Le maire se penchera éventuellement sur la possibilité de nommer une rue ou un parc pour rendre hommage à l'ancien maire Doré.

«C'était un geste naturel, d'autant plus qu'on appelle déjà cette plage Doré. C'est aussi une façon de lui dire: «Lâche pas, on est derrière toi. Avec toi.» Le cancer est une maladie impitoyable, un crabe. Je me souviens de lui pour le ralliement de citoyens de 1986. Vous savez, il a rouvert l'hôtel de ville aux citoyens, pas juste pour les grandes fêtes. On lui doit le retour de la démocratie citoyenne à Montréal», a expliqué le maire.

Jean Doré, maire de la métropole de 1986 à 1994, a appris le mois dernier qu'il est atteint d'un cancer foudroyant, et incurable, du pancréas. Il est âgé de 69 ans. Il n'a eu aucun signe avant-coureur de la maladie.

Durant ses années à la tête de Montréal, il a notamment créé Accès Montréal pour être plus proche des citoyens. La conversion du vélodrome en Biodôme, l'aménagement du jardin chinois du Jardin botanique ainsi que l'ouverture du Musée d'archéologie et d'histoire Pointe-à-Callière font aussi partie des projets qui ont été réalisés sous sa direction.

Les règles de toponymie prévoient qu'une personne doit être morte depuis au moins un an avant que l'on approuve un changement de nom pour lui rendre hommage. Dans le cas de l'ancien premier ministre René Lévesque, la demande avait cependant été formulée quelques semaines après sa mort, et un règlement avait été adopté par la Ville de Montréal. Il a fallu cependant attendre un an avant que le «boulevard René-Lévesque» soit officialisé par la Commission de la toponymie.

En ce qui concerne la désignation du «boulevard Robert-Bourassa», elle pourrait être à l'ordre du jour de la prochaine réunion des commissaires de la commission, le 21 novembre prochain. Rappelons que c'est la rue University qui sera renommée en l'honneur de l'ancien premier ministre québécois, du sud de l'île jusqu'à la rue Sherbrooke.

Une grande roue à Montréal-Nord

Une grande roue de 18 mètres de haut, dans laquelle on ne pourra cependant pas monter, illuminera le ciel de Montréal-Nord d'ici 2017. À temps pour les 375 ans de la métropole. Le projet d'art public, qui est dans les cartons de la ville-centre depuis plus d'un an, a été officialisé par le Bureau d'art public de Montréal, qui a dressé son bilan hier.

La prochaine étape consistera à rencontrer les citoyens vivant aux abords de l'emplacement de la future roue, carrefour Henri-Bourassa et Pie-IX. Il s'agit d'un projet d'environ 1 million de dollars, la plus importante somme investie pour une oeuvre d'art public à Montréal. C'est à l'issue d'un concours pancanadien que le projet a pris naissance dans l'imagination des sculpteurs Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère et Nicolas Laverdière.

Chemin faisant, le Bureau d'art public a annoncé l'ouverture prochaine d'un concours pour garnir d'oeuvres «d'envergure» le futur parc du complexe Saint-Michel, de la même dimension que le parc du Mont-Royal. Une enveloppe de près de 10 millions est prévue sur 10 ans pour valoriser la collection de la Ville, qui compte 1000 oeuvres à ce jour.

D'hôpital à immeuble résidentiel?

S'il n'en tenait qu'au maire de Montréal, l'Hôpital de Montréal pour enfants (CUSM), rue Tupper au centre-ville, serait transformé en immeuble résidentiel à vocation mixte et avec des logements abordables. S'il n'y a pas d'autre retard dans la construction, l'hôpital déménagera l'an prochain sur le site Glen du futur CUSM, au 1001, boulevard Décarie.

M. Coderre a expliqué lors de ses annonces hebdomadaires, hier, qu'il a rencontré le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, et qu'il lui a demandé de «surseoir durant un an à la décision de vendre l'édifice.» «J'attends de ses nouvelles, a-t-il dit. Il faut augmenter la mixité à Montréal. Je réponds ainsi aux demandes des citoyens.»

L'attachée de presse du ministre, Marie-Ève Labranche, a confirmé qu'une rencontre a eu lieu la semaine dernière avec M. Coderre. «Le ministre a pris acte de la demande du maire, a-t-elle ajouté. Ce qui va nous guider, c'est le coût pour les contribuables. Je ne peux rien confirmer pour l'instant.»