C'est maintenant officiel. La Ville de Montréal met en branle son Centre de gestion de mobilité urbaine (CGMU). Ce sera «le coeur et le cerveau» des systèmes de transport intelligent, a précisé le responsable du transport au comité exécutif de la Ville, Aref Salef, en point de presse.

Comme le révélait La Presse ce matin, il est question d'un centre de gestion du trafic en temps réel grâce à environ 700 caméras couvrant tout le territoire de l'agglomération. Un projet de 25 millions sur dix ans. Avec plus de 700 kilomètres de fibre optique, qui permettront l'accès à internet sans fil partout sur l'île.

Le centre de gestion permettra notamment de gérer à distance des feux de circulation, des panneaux à messages variables, ou d'intervenir rapidement en cas d'incident pour éviter des bouchons majeurs. Montréal aura aussi à l'oeil les entraves occasionnées par des travaux. Sans oublier la coordination lors de grands évènements, comme les festivals. 

«On pourra, par exemple, déplacer des cols bleus ou des techniciens si on constate que des cônes orange non autorisés perturbent la circulation. Éventuellement, les opérations de déneigement seront mieux contrôlées grâce à des GPS qui seront installés dans les véhicules cet hiver», ajoute Harout Chitilian, vice-président du comité exécutif et responsable de la Ville intelligente.

Le CGMU sera à l'oeuvre cet automne avec 200 caméras routières, déjà installées sur le réseau, notamment boulevard René-Lévesque. Au début, le centre sera opérationnel 16 heures par jour, 5 jours sur 7. Mais d'ici 2017, 500 autres caméras seront installées. Interrogé au sujet de la sécurité des données, M. Salef a assuré que Montréal n'a pas l'intention de jouer au «Big Brother.»

«Les caméras n'enregistrent pas, et il n'est pas possible d'effectuer de gros plans sur les gens ou les plaques de circulation. De plus, les images s'effacent après une minute», a-t-il expliqué.

La prochaine étape pour l'administration municipale sera d'élaborer un plan stratégique de mise en oeuvre de son centre de gestion du trafic. Il est prévu d'embaucher une douzaine de personnes. Des liens avec une dizaine de partenaires, dont le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et le Service incendie Montréal (SIM), ont déjà été convenus. Encore là, on assure que l'équipe du CGMU n'a pas l'intention de jouer les justiciers masqués, tout en précisant que les autorités auront accès aux images.