Alors que le festival Fierté Montréal mettant à l'honneur la communauté gaie vient à peine de prendre son envol, il est déjà clair que certains de ses membres manqueront à l'appel.

La directrice générale de l'organisme Arc-en-ciel d'Afrique, Patricia Jean, soutient que malheureusement une multitude d'homosexuels appartenant à divers groupes ethniques @ne se joindront pas aux festivités car, pour eux, afficher leur orientation est carrément impensable.

Par exemple, elle explique qu'au sein des diasporas caribéenne et africaine, «il y a encore beaucoup d'homophobie».

Elle lance que les enfants y apprennent, dès leur plus jeune âge, que «tout ce qui est en lien avec l'homosexualité c'est mal» et que les gais doivent donc «avoir honte» voire «se cacher».

Mme Jean ajoute que, dans bien des commuanutés culturelles, «souvent la famille prend énormément de place». C'est ainsi que, selon elle, il n'y a «pas juste la maman, le papa et les enfants mais aussi les cousines, les cousins, les tantes et les oncles qui ont leur mot à dire» sur le style de vie des uns et des autres. Dans ce contexte, un gai qui voudrait sortir du placard risquerait de s'aliéner l'ensemble de ses proches, d'après Mme Jean.

Elle précise également que, pour plusieurs immigrants, «la religion prend encore beaucoup de place» tout en indiquant que «chez les catholiques ou encore les musulmans, l'homosexualité n'est pas très bien vue».

Il s'agit là, à son avis, d'un autre facteur avec lequel les Canadiens d'origine étrangère doivent trop souvent jongler avant d'afficher ouvertement leurs préférences sexuelles.

Malgré ces obstacles majeurs, Mme Jean espère que les gens issus de l'immigration - et plus particulièrement les personnes de couleur - oseront se présenter en grand nombre au festival Fierté Montréal qui est loin, rappelle-t-elle, d'être réservé aux Blancs.

Cette année, la programmation renferme tout près de 80 activités qui se dérouleront jusqu'à dimanche prochain.

Des projections cinématographiques en plein air, des expositions, des soirées littéraires, un concert présenté par l'Orchestre symphonique de Montréal, des conférences sur l'égalité des droits et évidemment une parade ont notamment été prévus.

En 2013, l'événement avait réuni 462 560 participants.