Trois nouveaux décès par surdose ont frappé les consommateurs de drogue de rue à Montréal en juin dernier, a annoncé la Direction de la santé publique. Le bilan depuis que l'agence a tiré la sonnette d'alarme, début mai, est maintenant de 53 cas d'intoxications sévères, dont 18 décès.

L'épidémie semble s'être quelque peu ralentie, puisqu'on déplorait 15 décès le 5 juin  dernier. Avec ces trois nouveaux cas, 14 décès sur 18 maintenant sont liés à la consommation de drogue par injection. «Ces nombres sont considérés élevés lorsqu'on les compare avec une analyse menée de 2000 à 2009», qui rapporte 1,3 décès par période de quatre semaines, précise toutefois la DSP.

On ne peut encore confirmer avec certitude quelles sont les substances qui ont provoqué ces surdoses. «La collecte et l'analyse des données se poursuivent, indique-t-on. Des résultats de tests effectués en laboratoire seront bientôt disponibles.»

Un de ces produits de coupe qu'on a formellement identifié est le Fentanyl, un opioïde 40 fois plus puissant que l'héroïne et 50 à 100 fois plus puissant que la morphine. On soupçonne également la présence d'autres produits de coupe, ainsi qu'une concentration inhabituellement forte de certaines drogues de rue. On a par exemple trouvé de l'héroïne pure à 40%, alors que le taux est habituellement de 8 à 12%. Fait inusité, les surdoses touchent également des consommateurs occasionnels, que ce soit d'héroïne, de cocaïne ou de comprimés contrefaits. Les victimes sont âgées entre 20 et 65 ans.

La DSP a réitéré aujourd'hui son appel à la vigilance. Elle recommande aux consommateurs de se méfier d'une drogue dont l'apparence aurait changé, de ne pas consommer seul, de réduire la dose et de contacter le 911 dès l'apparition de tout symptôme inhabituel.