Pour son premier pas vers le fameux concept de «ville intelligente», l'administration Coderre demandera à ses propres citoyens de lui concevoir une application permettant de suivre à la trace les opérations de déneigement.

Coût du projet : moins de 25 000$, afin que «le déneigement devienne une partie de plaisir» pour les Montréalais, a promis en point de presse cet après-midi Anie Samson, responsable des services aux citoyens au comité exécutif.

Les développeurs qui participeront au «Défi Info-Neige» auront jusqu'au 16 août pour proposer une application qui pourra être consultée sur les téléphones intelligents ou sur internet. Chaque équipe sélectionnée devra présenter son projet devant un jury, qui remettra des bourses totalisant 9000$ aux trois gagnants.

La Ville choisira ensuite un des participants et lui octroiera un contrat de gré à gré, donc d'un montant maximal de 25 000$. Cette somme est tout à fait réaliste, indique Harout Chitilian, responsable de la ville intelligente au comité exécutif. «Vancouver l'a fait pour 20 000$, et il s'agit d'une application qui gère en plus les déchets et la cueillette de matières recyclables», précise-t-il.

Un premier pas

L'application devrait être opérationnelle dès le 15 novembre prochain, à temps pour la prochaine chute de neige, espère Mme Samson. «Elle ne sera pas parfaite, mais c'est la première fois qu'on va l'avoir. Ça va permettre d'avoir une certaine cohérence sur l'ensemble du territoire.»

Concrètement, le citoyen branché pourra connaître les interdictions de stationnement et les horaires de chargement de la neige. Fait à noter, les panneaux orange interdisant le stationnement continueront d'avoir la priorité du point de vue légal, en cas de divergence avec l'application. La Ville a en outre investi 6,6 millions pour suivre les opérations de déneigement en temps réel, en équipant ses véhicules et les sites de disposition de la neige de GPS.

Il ne s'agit que d'un premier pas, assure M. Chitilian. En réunissant une centaine de développeurs le 31 mai dernier pour recueillir leurs idées sur le déneigement intelligent, «nous sommes restés sur notre appétit, nous avons vu que les possibilités étaient infinies». L'administration Coderre a préféré recourir aux services de ces citoyens doués par «volonté de transparence», explique-t-il. «On aurait pu développer des pistes de solutions avec des fonctionnaires derrière des portes closes, mais nous avons décidé d'embarquer dans le mouvement. Plusieurs villes, comme New York et Toronto, l'ont fait de cette façon.»