Le chef de l'opposition au conseil municipal de Montréal, Richard Bergeron, a affirmé hier en conférence qu'il serait possible de relier la Rive-Sud au centre-ville de Montréal par un système léger sur rail (SLR) à un coût trois fois moins élevé que le projet étudié par l'Agence métropolitaine de transport (AMT).

En optant pour un type de SLR plus petit et en privilégiant un tracé au sol, plutôt qu'aérien ou souterrain, le chef de Projet Montréal a soutenu qu'un «tramway moderne» roulant sur 16 kilomètres de voie pourrait être aménagé entre la Rive-Sud et le centre-ville, dans l'axe du nouveau pont Champlain, à un coût de 640 millions.

En comparaison, le coût du SLR projeté par l'AMT sur le nouveau pont a été estimé à 2 milliards. Le ministre des Transports du Québec, Robert Poëti, a même évoqué récemment une somme de 2,5 milliards après avoir remis ce projet en question, en raison de ses coûts.

Pour Richard Bergeron, le nouveau ministre des Transports ferait fausse route en optant pour un service rapide par bus (SRB) sur le nouveau pont et sur ses rives, soit une version améliorée de la voie réservée actuelle du pont Champlain qui transporte 22 000 personnes par période de pointe, matin et soir. M. Bergeron estime que le passage quotidien de centaines de bus en direction de leur gare terminale crée déjà une pression «intolérable» sur le quartier de Griffintown. Cette situation ne pourrait qu'empirer, à l'avenir, avec la croissance future de la demande de services de transports collectifs.

Le chef de Projet Montréal estime ainsi que le SLR est le seul mode de transport collectif viable à pouvoir être implanté dans l'axe du nouveau pont qui remplacera le pont Champlain, en 2018. Encore faudrait-il s'entendre sur ce qu'est un SLR.

Petit, maniable, pas cher

Le terme «SLR», explique-t-il, regroupe plusieurs types de technologies, mais aussi de véhicules. Depuis un an, l'AMT a souvent rappelé que son projet à l'étude s'inspire du Canada Line de Vancouver, un gros SLR qu'il a assimilé à un métro automatisé, en estimant ses coûts de construction à 160 millions par kilomètre.

Le type de SLR que M. Bergeron a en tête est plus petit, plus polyvalent, et beaucoup plus facile à intégrer en milieu urbain parce que ses voitures sont à peine plus imposantes qu'un autobus. Le tramway moderne coûte aussi beaucoup moins cher à implanter: environ 50 millions par kilomètre, selon M. Bergeron.

Dans le cas particulier du SLR de la Rive-Sud, les coûts d'implantation seraient même réduits à 20 millions par kilomètre sur la moitié du trajet, en raison des infrastructures déjà existantes sur la Rive-Sud pour permettre au SLR de s'insérer au milieu de l'autoroute 10, et de la traversée du fleuve sur le nouveau pont, dont l'emprise sera financée à même le budget du pont.

Ces estimations de coûts restent à confirmer. Lors de la dernière campagne électorale municipale, les coûts et échéanciers réduits suggérés par Projet Montréal ont été jugés peu crédibles et avaient plombé le projet de tramway cher à M. Bergeron et à sa formation.