Le temps presse pour installer un nouveau toit au stade honni de l'avenue Pierre-de-Coubertin. La toile a maintenant atteint la fin de sa vie utile, constate sans détour la société d'État responsable des installations olympiques.

Le rapport annuel 2013 du Complexe olympique rendu public le 13 juin fait le point sur l'état de dégradation de la toile extérieure Sheerfill II.

Le nombre cumulé de réparations liées aux microdéchirures continue de progresser et atteint maintenant 5170. Le chiffre comparable qui apparaissait dans le rapport annuel 2012 était de 1240.

«Ces déchirures mineures, qui se comparent à des pointes de crayons, ont toutes été réparées en y superposant des pièces soudées avec le même matériau, écrit dans un courriel Cédric Essiminy, conseiller en relations publiques au Complexe olympique. Le nombre de microfissures réparées à l'aide de rustines représente moins de 1% de la superficie totale de la toile.»

En décembre dernier, un reportage de Radio-Canada faisait état de 3400 réparations.

«On constate ainsi que la toile continue de se dégrader et, surtout, que sa vitesse de dégradation, elle aussi, s'accroît constamment. Il est maintenant clair que la toile a atteint la fin de sa vie utile», lit-on dans le rapport annuel.

Le coût d'entretien du toit est passé de 316 000$ à 721 000$ par an. Il faut notamment chauffer le comble l'hiver pour éviter des accumulations de neige que la structure n'est pas en mesure de supporter.

Surplace

Malgré l'urgence que dicte l'état de vieillissement de la toile, le dossier de remplacement de la toiture du stade fait du surplace. La section du rapport annuel qui y est consacrée est, à un ou deux paragraphes près, un copier-coller de la section correspondante reproduite dans le rapport 2012.

Dans le jargon bureaucratique, le dossier reste bloqué à l'étape de l'approbation du dossier d'affaires initial, soit l'étape deux de trois du processus d'élaboration d'un dossier d'affaires. La troisième étape est le dossier d'affaires final. En mars dernier, les autorités politiques reconnaissaient publiquement qu'il n'y aurait pas de nouveau toit avant 2019.

Au Complexe olympique, on croit pouvoir réchapper la toile pour un bout de temps encore. «Nous sommes confiants que le programme préventif qui a été mis sur pied en janvier afin de solidifier les zones plus à risques va stabiliser la dégradation de la toile, écrit le porte-parole. L'inspection de l'automne prochain nous en apprendra plus sur son état et sur les mesures de prévention.»