Aux prises avec un terminus d'autobus saturé, l'Agence métropolitaine de transport (AMT) devra aménager, au coût de 1,4 million, une gare temporaire au centre-ville de Montréal en prévision de la reconstruction de l'échangeur Turcot et du pont Champlain. Celle-ci pourrait devenir permanente si le projet de système léger sur rail (SLR) déraille.

Ce soir, les élus de l'arrondissement de Ville-Marie sont appelés à donner le feu vert au projet de conversion d'un stationnement en une nouvelle gare d'autobus. Le terrain visé par le projet est voisin de l'actuel terminus centre-ville, au 1000, rue De La Gauchetière.

Si le projet va de l'avant, la gare temporaire sera aménagée dans le quadrilatère formé par les rues University, Saint-Jacques, Mansfield et Saint-Antoine. Elle couvrira 5472 m2, soit l'équivalent d'un terrain de football. La facture est évaluée pour le moment à 1,4 million.

De nouvelles installations

Selon les scénarios préliminaires, ce nouveau terminus disposera de six quais d'embarquement, dont deux pourront accueillir des autobus articulés. Ces quais viendront ainsi s'ajouter aux 21 déjà en service au terminus centre-ville.

Il comptera également quatre «postes de battement», soit des emplacements qui permettent aux autobus d'attendre plutôt que de rester garés dans les rues, comme c'est le cas actuellement.

On prévoit l'arrivée de 67 autobus et le départ de 70 autres par jour à ce terminus. Le service se concentrera de 6h à 19h, ce qui permettra de l'utiliser comme stationnement les soirs et les fins de semaine.

En parallèle, Montréal prévoit réaménager les intersections adjacentes afin de tenir compte de l'augmentation de la circulation d'autobus et du nombre de piétons. Les études de l'AMT évaluent que 70% des utilisateurs marchent jusqu'à leur lieu de travail, tandis que les autres prennent le métro. Des passages pour piétons seront élargis et des feux de circulation, révisés.

Fait particulier, «des végétaux seront principalement utilisés pour ségréguer les espaces et encadrer la circulation sur le site», peut-on lire dans la description du projet. On prévoit ainsi que le «verdissement» occupera 20% du terrain.

Terminus saturé

Avec environ 1800 autobus et 47 000 passagers qui y transitent chaque jour, le terminus centre-ville a atteint son point de saturation depuis quelques années déjà. «À certaines heures, nous ne sommes pas en mesure d'ajouter un seul autobus», indique Claudia Martin, porte-parole de l'AMT. Depuis 2008, certains autobus ont cessé d'y entrer pour laisser leurs passagers sur le trottoir des rues avoisinantes.

Les chantiers majeurs que sont Turcot et Champlain poussent maintenant l'AMT à trouver une solution temporaire pour accueillir les nombreux autobus qui s'ajouteront. L'Agence affirme que ce «terminus complémentaire» devrait être en service pendant «une dizaine d'années».

Mais voilà; le projet initial prévoyait que cette gare temporaire serait en service jusqu'à la «mise en service du SLR sur le pont Champlain». Avec la remise en question de l'implantation de ce mode de transport, l'AMT reconnaît qu'une «réflexion globale» devra avoir lieu sur l'utilisation permanente de ce terminus.

Terminus centre-ville en chiffres

- 47 000 : Nombre de passagers par jour (12,2 millions par an)

- 1800 : Nombre de départs et d'arrivées d'autobus par jour

- 64 : Nombre de circuits d''autobus qui transitent par le terminus centre-ville