La réfection des infrastructures vieillissantes de Montréal pourrait être perturbée par un conflit de travail. Le syndicat représentant les 400 ingénieurs de la métropole a voté en faveur d'un mandat de grève illimitée.

Leur convention collective étant échue depuis maintenant quatre ans, les membres du Syndicat professionnel des scientifiques à pratique exclusive de Montréal ont voté mercredi soir à 82% en faveur d'un mandat de grève illimitée. Ils souhaitent ainsi accentuer la pression sur la Ville qui tarde selon eux dans conclure les négociations. Une rencontre entre le syndicat et le président du comité exécutif, Pierre Desrochers, a eu lieu la semaine dernière, sans réussir à dénouer l'impasse.

Un tel débrayage aurait des conséquences importantes sur le déroulement des chantiers à Montréal, reconnaît le syndicat. «Nous souhaitons éviter cette situation à tout prix. Par contre, sans démarche claire de l'administration en place en vue de régler le dossier, nous devons réfléchir aux alternatives qui se présentent à nous», dit André Émond, président du syndicat.

Les ingénieurs réclament une nouvelle échelle salariale pour reconnaître «la contribution des scientifiques expérimentés afin de prévenir leur départ au profit du secteur privé». Leur syndicat trace un lien direct entre l'exode des professionnels municipaux vers le privé et les scandales exposés à la commission Charbonneau, estimant que la Ville s'est «rendue vulnérable face aux fournisseurs de services, créant ainsi un climat propice aux situations frauduleuses».

Cette nouvelle est d'autant plus inquiétante que les chantiers ont déjà été passablement ralentis en 2013 par l'introduction de la Loi sur l'intégrité. Le Service de l'eau, par exemple, évalue avoir réussi à mener seulement le tiers (34%) des chantiers prévus, l'an dernier.

Pour rattraper le retard, l'administration Coderre a octroyé pour plus de 400 millions en chantiers de construction depuis le début de l'année.