Redonner à Montréal «un rôle et une place sur la scène internationale», tel est l'objectif du maire Denis Coderre à l'occasion de sa visite dès samedi dans les trois métropoles européennes: Lyon, Paris et Bruxelles.

Élu en novembre à la mairie, Denis Coderre est persuadé que les métropoles doivent jouer un rôle clé dans «le développement économique et social, mais aussi en terme de développement durable», d'autant que les trois quarts de la population mondiale vivront dans des zones urbaines d'ici 20 ans.

Pour retrouver son rang, «Montréal va réintégrer Metropolis», l'association mondiale des grandes métropoles dont font partie Paris et Bruxelles, a indiqué à l'AFP M. Coderre, à la veille de son déplacement en Europe.

Il entend également que sa ville prenne des responsabilités dans les organisations municipales internationales comme par exemple à L'association internationale des maires francophones (AIMF) dont il rencontrera ses responsables à Paris.

Ville européenne dans un contexte nord-américain 

C'est là aussi qu'il a rendez-vous avec la toute nouvelle maire Anne Hidalgo pour que les deux villes définissent «une stratégie commune» grâce à leur «francophonie en partage».

«Montréal a une position géopolitique importante, c'est une ville européenne dans un contexte nord-américain, et il est nécessaire de redéfinir toutes les notions de jumelage entre les grandes villes», a souligné le maire qui a occupé plusieurs postes ministériels à Ottawa dans les gouvernements libéraux de la première moitié des années 2000.

Une rencontre avec le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, est au programme du maire qui se dit «particulièrement intéressé par la décentralisation» et l'exemple français.

Ce déplacement est aussi l'ambition de Montréal de «devenir une plaque tournante» pour le commerce des biens et des services. Avec l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, qui devrait entrer en vigueur en 2016, «nous bénéficierons de l'impact majeur» de cette ouverture commerciale, d'autant que Montréal peut servir de «porte d'entrée» sur les États-Unis, a-t-il estimé.

C'est à Lyon, ville jumelée avec Montréal, que Denis Coderre entame sa visite et où il échangera avec le sénateur-maire socialiste Gérard Collomb sur des dossiers comme la «gestion urbaine ou les transports collectifs». Pour cela, la présidente de Montréal International Dominique Anglade et le président de la Société des Transports de Montréal (STM), Philippe Schnobb, sont du déplacement.

«Sur les transports en commun, il faut apprendre des environnements similaires», a expliqué le maire Coderre qui attache beaucoup d'importance au «développement durable» avec la nécessité «d'avoir une vision basée sur le transport collectif».

Dans son étape de Bruxelles, «un carrefour important» avec la Commission européenne, le maire veut apprendre des problématiques de «ville intelligente et de sécurité avec les technologies de l'information». Il entend créer avec le bourgmestre de la capitale belge, Yvan Mayeur, un axe Montréal-Bruxelles pour au-delà de la ville, adresser «un message de sensibilité à la Belgique et à la communauté européenne».

Enfin, «Montréal doit jouer un rôle politique sur la francophonie», a estimé Denis Coderre qui rencontrera «un collègue de longue date et qui a joué et joue un grand rôle pour la francophonie», le secrétaire général Abdou Diouf.