Le premier ministre Stephen Harper demeure inflexible sur le péage du futur pont Champlain, malgré l'opposition de Montréal et Québec.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, le ministre provincial des Transports, Robert Poëti, et quelques municipalités de la Rive-Sud ont beau manifester leur opposition ferme à un péage sur l'infrastructure qui devrait remplacer le pont Champlain d'ici 2018, M. Harper ne montre toujours aucun signe d'ouverture: c'est la condition sine qua non pour qu'Ottawa s'implique financièrement dans sa construction.

Questionné à ce sujet par le chef libéral Justin Trudeau, cette semaine à la Chambre des communes, le premier ministre avait justifié cette position, également impopulaire dans l'opposition à Ottawa, par le fait que le pont Champlain était un pont «local».

En conférence de presse à Montréal, jeudi, pour annoncer le financement de projets de recherche en neurologie, le premier ministre a expliqué que, comme ce nouveau pont n'est pas une structure internationale ni interprovinciale, les automobilistes devraient contribuer.

Il a ajouté que le gouvernement fédéral n'avait pas l'habitude de s'impliquer dans la construction de ponts régionaux, bien que Champlain, tout comme Jacques-Cartier et une portion de Mercier, soit sous juridiction fédérale.

«Donc nous nous attendons à un financement local pour justifier quelque chose qu'on ne fait pas habituellement dans d'autres parties du Canada», a-t-il affirmé.

«Nos conditions sont claires (...) et vont le demeurer», a-t-il ajouté.

La position «pas de péage, pas de pont» du gouvernement Harper a toujours été très claire depuis l'annonce du remplacement de la structure. Les administrations provinciales et municipales ont cependant rapidement manifesté leur mécontentement.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, a fait valoir, plus tôt cette semaine, que cette position n'était pas justifiable puisqu'il s'agit d'un pont de remplacement pour la structure actuelle, qui n'a pas de péage, et non d'une nouvelle construction.

Certains craignent qu'un péage sur le pont Champlain n'encombre les autres accès à l'île, parce que des automobilistes pourraient vouloir éviter de débourser pour leur passage.