La volonté du maire Denis Coderre de rapatrier les opérations de stationnement à la Ville risque de coûter cher aux Montréalais, selon l'opposition qui craint que les contribuables n'héritent d'un «nouvel éléphant blanc».

En point de presse à deux pas de l'hôtel de ville, devant une borne de paiement, la conseillère Érika Duchesne, de Projet Montréal, a demandé à l'administration Coderre de montrer plus de transparence dans ce dossier en dévoilant tous les chiffres. Le responsable du transport au comité exécutif, Aref Salem, a déjà indiqué que le rachat des actifs et terrains de Stationnement de Montréal se ferait à coût nul, ce dont doute la conseillère de Projet Montréal.

«On se demande sur quoi se base M. Coderre. Ça nous semble de l'improvisation. On ne veut pas que les Montréalais soient endettés de nouveau à cause de mauvais calculs.»

Études demandées

En 1994, la Ville de Montréal a cédé ses terrains et la gestion du stationnement à une société en commandite créée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Stationnement de Montréal. Les terrains à eux seuls étaient évalués à 15 millions et ont vraisemblablement doublé, voire triplé de valeur dans certains cas. Dès son arrivée en poste, Denis Coderre a manifesté son opposition à ce qu'une activité comme le stationnement en ville, qui rapporte quelque 40 millions par année, échappe à la Ville.

On ignore quel mode de gestion serait utilisé pour remplacer Stationnement de Montréal. «Il n'y a pas eu de consultation des conseillers, indique Madga Popeanu, de Projet Montréal. On veut par exemple qu'il y ait des élus sur l'organisme qui serait créé, pour que la Loi d'accès à l'information s'applique. On demande plus de transparence.»

Le parti de Richard Bergeron entend déposer une motion au prochain conseil, le 28 avril, demandant le dépôt des «études internes et externes qui évaluent le coût du rachat du contrat de Stationnement de Montréal par la Ville de Montréal».