La Ville de Laval sort l'artillerie lourde dans deux dossiers controversés hérités de l'administration Vaillancourt. Le maire Marc Demers annoncera aujourd'hui que le projet immobilier Le Commodore est suspendu le temps d'une enquête administrative et que l'indemnité de départ de 393 000$ à l'ancien PDG de Laval Technopole ne lui sera pas versée.

Élue en novembre dernier avec l'engagement de «mettre fin au désordre» à Laval, l'administration Demers a déjà entrepris de faire le ménage à Laval Technopole, son bras économique, du côté de la direction et du conseil d'administration. Elle va maintenant un cran plus loin en retenant la très généreuse indemnité de départ accordée au PDG Pierre Desroches, qui équivaut à 12 semaines de salaire par année de service.

La Ville appuie sa décision sur un avis juridique. En décembre dernier, le vice-président du conseil d'administration de Laval Technopole, Me Alexandre Jarry, estimait, quant à lui, qu'il serait «scandaleux» de contester le versement de l'indemnité à M. Desroches en engageant «des procédures juridiques et des fonds publics».

Le Commodore chancèle

En ce qui concerne le projet immobilier Le Commodore, la Ville a pris en compte le témoignage de l'ancien directeur général adjoint, Jean Roberge, devant la commission Charbonneau. Selon M. Roberge, il y a eu des pressions politiques dans ce dossier. Dans une première étape, le promoteur, Aldo Coviello, a fait appel à l'ancien directeur général de la Ville, Claude Asselin, pour mener le dossier auprès des fonctionnaires. Voyant que les choses ne bougeaient pas suffisamment vite, M. Asselin aurait contacté le maire Gilles Vaillancourt qui est intervenu pour débloquer le dossier, a relaté M. Roberge.

En déclenchant une enquête, la Ville souhaite faire la lumière sur les circonstances qui ont permis la modification de zonage pour Le Commodore. L'enquête sera menée par une firme externe.

Ce projet qui consiste à construire deux tours de quelque 28 étages dans un quartier où abondent les bungalows et les maisons à deux étages a soulevé la grogne dans la population. Un mouvement citoyen, «Pas de tours dans ma cour», s'est mis en place pour le contester.