Le président-directeur général de la Société de vélo en libre-service (SVLS), Michel Philibert, ainsi que 11 employés de l'organisme gérant BIXI ont été congédiés.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, l'a confirmé en fin d'après-midi lors d'un point de presse à l'hôtel de ville. Des 11 employés, soit près du tiers du personnel, un seul était permanent. «J'ai déjà dit que j'allais sauver la saison 2014. Dans les prochaines semaines, j'aurai à faire des annonces sur l'avenir pour BIXI Montréal (...) Je suis en restructuration, on travaille pour sauver BIXI cet été.»

Ces congédiements, a-t-il précisé, ont été décidés par le conseil d'administration de SVLS, non par la Ville. «La vraie question, c'est qu'est-ce qu'on peut faire pour sauver ce joyau. On a quand même perdu 30 millions là-dedans.»

En fin d'après-midi, aucun responsable de SVLS n'avait retourné les appels de La Presse ni confirmé publiquement la nouvelle. Ce flou ulcère le chef de l'opposition, Richard Bergeron, qui a dénoncé «l'opacité absolue» de SVLS. Il a réclamé la présence d'un élu municipal sur le conseil d'administration. «Comme créancier principal, la Ville peut l'imposer, a-t-il déclaré en point de presse. J'en fais la demande au maire Denis Coderre. Cette opacité doit cesser.»

Pour le maire Coderre, cette demande n'est «pas nécessaire». «Moi, je pense qu'on est rendus ailleurs. Je suis en mode restructuration, solution pour 2014.»

Le chef de l'opposition s'est par ailleurs dit «très heureux» du départ de M. Philibert, comme il avait salué le mois dernier celui du PDG précédent, Roger Plamondon. «C'est cette équipe de direction qui nous a mis dans la situation actuelle. C'est ce modèle de gestion, cet hermétisme absolu.» Le chef de l'opposition a rappelé que les derniers résultats financiers rendus publics par SVLS dataient de 2011. «On n'a tellement pas d'information. Faut quand même le faire!»

Il s'est dit par ailleurs inquiet de la survie de BIXI pour la saison 2014. «Ces personnes qui quittent, qui sont-elles? Si c'est le volet montréalais, c'est très inquiétant.»

Ces congédiements surviennent alors qu'une controverse sur l'octroi de bonis vient de secouer la SVLS. Peu avant de se mettre sous la protection de la loi sur la faillite, les dirigeants de l'organisation ont accordé pour 223 000 $ de bonis, une décision jugée «indécente» par le maire Denis Coderre.

La nouvelle du congédiement de Michel Philibert est d'autant plus étonnante que le conseil d'administration de la SVLS lui avait accordé en décembre une prime de tout près de 15 000 $ en décembre en raison de son rendement.