Au lendemain de l'annonce d'une hausse de l'impôt foncier de 2,8%, Montréal pourrait faire face à une vague de contestations. Une coalition de propriétaires et locataires de la métropole, Montréal pour tous, a lancé une campagne invitant ses membres à réclamer une baisse de leur évaluation foncière.

«On n'a jamais eu autant d'appels, précise son porte-parole, Pierre Pagé. On ne part pas en guerre, mais on explique aux propriétaires comment contester. Il y en a plusieurs qui y vont. Il y a trois ans, on était surtout présents dans le Mile End; maintenant c'est vraiment partout.»

Il estime que les efforts de restriction des dépenses du premier budget de Denis Coderre sont «nettement insuffisants».

Peu de contestations jusqu'à maintenant

Les propriétaires ont jusqu'en avril prochain pour contester le nouveau rôle, qui a été déposé en septembre dernier et est entré en vigueur en 2014. Selon la Ville, «très peu de contestations, à peine une cinquantaine», ont été signifiées jusqu'à maintenant. «Mais c'est après l'envoi des comptes de taxes [fin février] que ça commence, habituellement», indique Patricia Lowe, porte-parole.

En 2011, les nouvelles évaluations avaient suscité 6804 contestations, dont 4520 provenant de propriétaires résidentiels; 59% de ces contribuables ont finalement eu gain de cause et obtenu une évaluation foncière plus basse.

«Il va y a en avoir plus cette année, estime Pierre Pagé. Les quartiers centraux ont été durement touchés, et il y a un réel problème pour les propriétaires, surtout ceux qui occupent leur immeuble et ont des revenus fixes ou à la baisse.»

Pétition pour le gel

Montréal pour tous offre des rencontres, des ateliers et l'aide d'un ex-évaluateur à la Communauté urbaine de Montréal aux propriétaires. Il compte se faire entendre aux audiences de la Commission des finances, à l'hôtel de ville, qui étudiera le budget à partir de ce matin jusqu'au 10 février.

L'administration Coderre a farouchement défendu son budget mercredi, rappelant que la hausse de dépenses n'avait été que de 1,3%, loin de la moyenne de 3,7% des huit dernières années. Même si la hausse du fardeau fiscal a été de 2,8%, le maire a assuré avoir respecté sa promesse de la limiter à l'inflation. La portion de la hausse imputable à la ville centre est en effet de 1,9%, le reste provenant des taxes locales imposées par les arrondissements.

Pétition

En mars 2013, une pétition réclamant un gel de l'impôt foncier avait récolté quelque 3500 signatures, un résultat jugé «satisfaisant» par les responsables de Montréal pour tous. «On est des bénévoles, quand même», dit Pierre Pagé. Il estime que son organisme compte près d'un millier de personnes, en plus des sympathisants occasionnels.