La Ville de Montréal dépensera 73 millions pour remettre en service un réservoir d'eau construit en 1960, mais désaffecté après quelques années d'utilisation seulement.

Depuis la crise du verglas en 1998 où Montréal avait frôlé la pénurie d'eau, la Ville cherche à «réduire la précarité de son réseau». Voilà, la Ville a construit il y a 55 ans un vaste réservoir qu'elle avait abandonné peu après avoir constaté que «sa configuration et sa station de pompage ne permettaient pas de l'opérer de façon adéquate». D'une capacité équivalente à celle de 61 piscines olympiques, le réservoir Rosemont est encore à ce jour le plus vaste sur le territoire de la métropole.

Montréal dit maintenant vouloir corriger les lacunes observées à l'époque pour remettre en fonction le réservoir Rosemont, situé dans le parc Étienne-Desmarteau, un peu à l'ouest du parc Maisonneuve. D'un seul coup, la Ville calcule qu'elle augmentera sa réserve d'eau de 40%.

Pour y arriver, les élus s'apprêtent à accorder un important contrat à l'entreprise Michauville pour des travaux au réservoir Rosemont. Le chantier de 73 millions prévoit notamment l'aménagement d'un tunnel de 4 km pour le raccorder au réseau de distribution de l'eau, rue Notre-Dame.

L'entrepreneur a 850 jours pour réaliser les travaux, soit jusqu'en juillet 2016, sans quoi il s'exposera à une importante pénalité d'environ 30 000$ par jour de retard.

Montréal aurait pu payer moins cher, mais le retard dans l'autorisation de l'Autorité des marchés financiers (AMF) à donner le feu vert au Groupe Hexagone pour décrocher des contrats publics a mené au retrait de sa soumission. L'entreprise avait proposé de faire les travaux pour 53 millions.

En tout, 36 entrepreneurs se sont intéressés à l'appel d'offres, mais seulement 3 ont déposé une soumission.

Coûts à la baisse

À 73 millions, le chantier reste tout de même moins coûteux que ce qu'avait prévu la Ville au départ. La firme de génie Dessau avait évalué que les travaux pourraient se chiffrer à un peu plus de 88 millions, soit 21% de plus.

L'idée de remettre en service le réservoir Rosemont a été évoquée dès 1998 peu après la tempête de verglas. La métropole avait frôlé une pénurie d'eau quand deux de ses usines de pompage avaient cessé de fonctionner durant la panne électrique. Les craintes d'une pénurie sont d'ailleurs évoquées dans la Stratégie de l'eau adoptée par Montréal en 2011. On y indiquait que ce chantier au réservoir Rosemont était nécessaire «en cas d'urgence ou de travaux majeurs» et afin d'«augmenter l'autonomie du réseau en cas de panne électrique».