Le policier de Montréal qui a menacé, jeudi après-midi, un sans-abri de l'attacher à un poteau pendant une heure doit être rencontré par ses supérieurs vendredi.

Des mesures disciplinaires allant d'un avis verbal à des journées de suspension pourraient être prises à son endroit, a spécifié en entrevue le porte-parole du Service de police de la ville de Montréal, Ian Lafrenière.

Depuis jeudi soir, une vidéo d'un segment de l'intervention, tournée semble-t-il par un passant, fait grand bruit sur les médias sociaux. On y voit un agent interpeller un sans-abri et lui demander de tempérer ses ardeurs lorsqu'il demande de l'argent aux passants, puisque certains auraient porté plainte contre lui au 9-1-1.

L'agent poursuit en affirmant que si un autre citoyen contacte la police à son sujet, il jure de «l'attacher à un poteau pendant une heure».

En entrevue, M. Lafrenière a qualifié les propos de l'agent «d'inacceptables» et «d'inexplicables». Il a toutefois tenu à spécifier que la vidéo ne montre que la fin de l'intervention auprès du sans-abri.

Selon M. Lafrenière, le policier en cause a d'abord proposé à l'itinérant, qui était légèrement vêtu, de monter à bord de la voiture de police ou de l'accompagner dans un centre d'hébergement, ce qu'il aurait refusé.

«Il faut regarder l'ensemble de l'intervention, croit M. Lafrenière. On voit bien le policier qui intervient avec cette personne-là dès le départ, mais c'est vraiment la fin, le choix des mots qu'on s'explique très mal.»

Il déplore d'ailleurs que cette bévue porte ombrage au travail mené par les policiers de Montréal auprès de ceux et celles qui vivent dans la rue depuis le début de cet épisode de froid polaire.

«Depuis lundi, on a deux policiers sur chaque quart qui sont volontaires, qui restent au travail pour faire le lien avec les personnes itinérantes pour s'assurer que tout le monde se porte bien avec ces températures très froides», fait valoir M. Lafrenière.

Au courant de la nuit de vendredi, des policiers ont réussi à localiser l'itinérant et à le convaincre de se rendre à l'hôpital. «Il se porte bien», a signalé M. Lafrenière.