Le ministre délégué au Tourisme, Pascal Bérubé, s'est rendu dans les bureaux de Tourisme Montréal vendredi matin afin d'obtenir des explications de son conseil d'administration au sujet des dépenses excessives de l'ancien PDG de l'organisme. Le président du conseil brillait toutefois par son absence. Jacques Parisien a préféré annoncer sa démission quelques minutes avant l'arrivée du ministre.

M. Bérubé a tout même obtenu quelques réponses, lui qui cherchait à savoir comment le C.A. avait pu fermer les yeux sur le salaire de 400 000 $ de l'ancien PDG Charles Lapointe, sur son indemnité de départ de 654 000 $, et sur plusieurs remboursements injustifiés.

«Ce qu'on a appris aujourd'hui dépasse l'entendement, a déclaré le ministre Bérubé à la sortie de cette rencontre. Le conseil d'administration était exclu de toutes les décisions portant sur les conditions du PDG et sur les remboursements [...] ces décisions ont complètement été monopolisées volontairement entre les mains du président sortant et du PDG».

Le ministre a donc annoncé que dorénavant, les conditions salariales, allocations et autres avantages des administrateurs seront rendus publics dans les rapports annuels de Tourisme Montréal.

La gestion de la taxe sur l'hébergement, qui représente 75 % du financement de Tourisme Montréal soit 22 millions de dollars, sera réévaluée, a ajouté le ministre. «Les administrateurs n'ont jamais été confrontés à leurs véritables responsabilités d'administrateurs», a indiqué M. Bérubé.

Cette taxe qui existe depuis 1997 est perçue sur le prix d'une chambre d'hôtel et s'élève aujourd'hui à 3,5 %. Outre cet argent, Tourisme Montréal reçoit du financement de tous les paliers gouvernementaux, soit 1,2 million de dollars de la Ville de Montréal, 1,2 million de dollars de Québec et 2 millions de dollars d'Ottawa.

Pas question d'annuler cette taxe, a précisé, le ministre. «Mais est-ce qu'elle sera perçue de la même façon, c'est non, c'est clair!»

Le salaire et les dépenses du PDG ont été mis à jour cette semaine par le vérificateur général du Québec, Michel Samson qui a scruté pour la première fois les associations touristiques.

Charles Lapointe et Jacques Parisien devront tout de même répondre de leurs actes et de leurs décisions puisqu'ils sont convoqués en commission parlementaire au début de l'année 2014. Une motion a été adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale jeudi afin de forcer les deux hommes à s'expliquer sur «l'utilisation inappropriée de fonds publics» par Tourisme Montréal.

En fin de journée, Tourisme Montréal a annoncé que Michel Archambault, qui siégeait déjà sur le C.A de l'organisme, a été nommé président par intérim. Il est aussi professeur émérite à l'École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal.

M. Archambault n'a pas souhaité accorder des entrevues.