Les trains de banlieue de Mont-Saint-Hilaire et de Candiac seront allongés d'une voiture dès vendredi matin, dans le cadre des mesures visant à atténuer les effets indésirables de la fermeture d'une voie de circulation, un mois durant, sur le pont Champlain.

Cette annonce a été faite tard mercredi soir, dans un communiqué, par le ministre des Transports du Québec, Sylvain Gaudreault.

Le ministre a également fait appel au gouvernement fédéral pour qu'il «fasse preuve de transparence et donne aux élus de la grande région métropolitaine ainsi qu'à l'ensemble de la population l'heure juste sur l'état actuel de la structure du pont Champlain».

Pour sa part, le maire de Brossard, Paul Leduc, a affirmé hier dans un court entretien avec La Presse qu'il demandera au ministre Gaudreault l'aménagement d'un stationnement incitatif temporaire, au carrefour sud-est des autoroutes 10 et 30, pour recevoir la clientèle accrue des services d'autobus vers Montréal, offerts à partir de sa municipalité.

«Nous sommes d'accord, évidemment, pour augmenter les services de transport en commun, mais les grands stationnements actuels, Panama et Chevrier, débordent déjà dans nos rues», a expliqué le maire.

M. Leduc a dit espérer que cette fermeture partielle du pont «force les dirigeants des réseaux de transport à imaginer des solutions plus durables pour parer à de tels incidents», et s'est dit sceptique quant à la possibilité d'ajouter des autobus dans l'axe de l'autoroute 10 et du pont Champlain.

«Les stationnements sont tous pleins, et au Réseau de transport de Longueuil, on m'a confirmé qu'il n'y a pas d'autobus supplémentaires» pour assurer d'éventuels ajouts de service.

Choix dénoncé

Par ailleurs, l'Alliance pour le financement des transports en commun, Transit, une coalition formée de dizaines d'organismes universitaires et environnementaux, a dénoncé «la décision de fermer la voie réservée au transport collectif sur le pont Champlain à l'heure de pointe du matin» et a demandé son rétablissement dès aujourd'hui.

La porte-parole de l'organisme, Florence JuncaAdenot, professeure à l'UQAM, a rappelé que cette voie réservée transporte autant de gens que la circulation automobile, en pointe, «et qu'en obligeant 22 000 usagers des transports collectifs à s'entasser dans la congestion, on fait un choix improductif», et cela, à un moment où l'apport des services d'autobus, de trains et de métro n'a jamais semblé plus important pour réduire la congestion.