Jacques Duchesneau ne s'en cache plus. Le poste d'inspecteur général de Montréal l'intéresse. Tellement que si le nouveau maire Denis Coderre lui offre, il pourrait difficilement refuser.

«C'est une suite logique de ce que j'ai fait dans les 45 dernières années. Est-ce que je peux dire non à ça? Je ne peux pas dire non», a répondu le député caquiste mardi.

C'est d'ailleurs lui qui a imaginé le poste en 2009. Il avait déjà présenté son plan à Gérald Tremblay, Richard Bergeron, Louise Harel et Denis Coderre. Contrairement à son prédécesseur, M. Coderre a repris l'idée. Il s'agissait d'une promesse phare de sa campagne.

Durant un face-à-face contre Mélanie Joly, M. Coderre s'était même vanté de l'appui de M. Duchesneau, qui a aussi déjà été patron de l'Unité anticollusion et du Service de police de la ville de Montréal.

M. Duchesneau dit ne pas avoir encore reçu d'offre officielle. S'il en reçoit une, il précise qu'il examinera attentivement les «conditions» et la «description de tâche». «(M. Coderre) est allé plus loin que ce que j'avais présenté. Il est arrivé avec autre chose. Maintenant, c'est quoi, cette autre chose? Je ne sais pas», dit le député de Saint-Jérôme.

Il n'est pas refroidi par les nombreux membres de l'administration Tremblay qui travaillent maintenant avec M. Coderre, ni par les fréquentations de membres de l'équipe Coderre, comme Michel Bissonnet. Le poste d'inspecteur général sera indépendant et se rapportera au conseil de ville, et non au maire, a rappelé M. Duchesneau.

Il ne s'engage pas à terminer son mandat avec la Coalition avenir Québec. «Est-ce que je peux être certain de ce qui va arriver dans six mois ? La réponse, c'est non (...) Est-ce qu'il y a des élections ? Je ne sais pas non plus.»

Il a déjà reçu d'autres offres, dont une de la firme de génie-conseil Dessau. Il l'a refusée. «Ça allait contre mes valeurs», a-t-il expliqué. Au moins une autre entreprise lui a fait une proposition, indique-t-il. Il ne peut la nommer. 

Québec appuie la création du poste d'Inspecteur

Le ministre responsable de la métropole, Jean-François Lisée, appuie la création d'un poste d'inspecteur général à Montréal.

«La Ville de Montréal veut un inspecteur général, elle aura un inspecteur général», a déclaré M. Lisée ce matin à la sortie de sa première rencontre avec M. Coderre.

Cet appui est important, car l'inspecteur général aurait des pouvoirs de contrainte et d'enquête ce qui pourrait nécessiter certaines modifications législatives à la Charte de la ville de Montréal, que seul le gouvernement provincial peut autoriser.

Denis Coderre a affirmé qu'une dizaine de personnes avaient déjà montré leur intérêt pour occuper la fonction. «Des experts contre les bandits à cravate, des anciens policiers, des anciens vérificateurs généraux», a-t-il énuméré.

Lors de leur rencontre, qui a duré 45 minutes, Denis Coderre et Jean-François Lisée ont aussi discuté de la charte des valeurs, de développement économique et du rayonnement de Montréal sur la scène internationale.