Après le printemps érable, particulièrement mouvementé avec les contestations étudiantes qui ont parfois engendré des confrontations avec certains citoyens, le printemps 2013 a marqué un retour à la normale concernant le nombre de plaintes formulées au bureau du Commissaire à la déontologie policière à l'égard des policiers montréalais.

Selon ce qu'a appris La Presse grâce à la Loi sur l'accès à l'information, les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont été visés par 213 plaintes de citoyens entre les mois de mars et mai 2013, sur un total de plus de 600 dossiers ouverts par le commissaire à la déontologie policière. Cela représente 35% du nombre total de plaintes reçues et traitées.

Ce nombre est sensiblement inférieur à ce qui a été traité par le bureau du commissaire pendant le printemps érable. Durant la même période en 2012, les policiers du SPVM ont fait l'objet de 316 plaintes, représentant près de la moitié de l'ensemble des plaintes.

Plaintes d'étudiants

Martine Desjardins, qui était présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) au printemps 2012, rappelle que de nombreux étudiants l'interpellaient sur les réseaux sociaux et pendant les manifestations pour se plaindre des gestes de certains policiers.

«Lorsqu'il y avait des demandes ou des plaintes, on recommandait aux étudiants de consulter des avocats si leur association étudiante respective n'avait pas de service juridique, souligne l'ancienne présidente. On leur expliquait quels étaient leurs droits.

«Je me souviens de gens qui m'ont interpellé sur Twitter ou Facebook, me racontant avoir été arrêtés dans des souricières, sans que le policier s'identifie à l'aide de son matricule», raconte-t-elle.

Après enquête préliminaire, le commissaire à la déontologie policière a tranché en faveur des plaignants dans 40% des cas, entre 2011 et 2013, afin que les dossiers soient relégués en conciliation ou en enquête. Au final, environ 3 à 4% des cas concluent à un manquement déontologique d'un policier.  

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Un printemps chaud

Nombre de plaintes reçues par le bureau du Commissiaire à la déontologie policière visant des policiers du SPVM

MARS 2012

116 

Représente 57% de toutes les plaintes reçues par le commissaire - une hausse de 66% par rapport à mars 2011

AVRIL 2012

106 

Représente 46% de toutes les plaintes reçues par le commissaire - une hausse de 121% par rapport à avril 2011

MAI 2012

94 

Représente 42% de toutes les plaintes reçues par le commissaire - une hausse de 36% par rapport à mai 2011

Au total, 48% des plaintes reçues par le commissaire au printemps 2012 visaient des policiers du SPVM, contrairement à 36% en 2011

et 35% en 2013.

Source: Commissiaire à la déontologie policière