Les manifestants peuvent être rassurés; le tout nouveau véhicule blindé du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ne servira pas au contrôle des foules.

Dans les documents explicatifs remis aux élus hier, on a en effet enlevé toute allusion à son utilisation pour des «désordres publics», des interventions avec «risque élevé d'agitation, de débordement et d'émeute».

Pour autoriser cet achat de 364 606$, le comité exécutif a en effet dû se prêter à un exercice peu banal de réécriture. À la demande du conseiller municipal François Limoges il y a 10 jours, on avait accepté de retarder l'achat, le temps d'expurger les documents décisionnels.

«Ce n'est pas de l'ingérence, assure en entrevue M. Limoges de Projet Montréal, le parti dirigé par Richard Bergeron. Mais comme élus, quand l'on vote, on envoie ainsi un message que ce n'est pas pour maîtriser les foules. On est d'accord pour donner aux policiers tous les outils qu'il leur faut pour faire leur travail de façon sécuritaire. Le SPVM décidera bien de son usage.»

Fournisseur unique

Le blindé servira donc lors d'«interventions armées à haut risque», comprenant par exemple une prise d'otage, des personnes barricadées et armées, des tireurs dans des lieux publics comme les écoles ou les centres commerciaux.

On prévoit également s'en servir pour des arrestations ou des perquisitions à risque, des sommets entre personnalités politiques et des interventions lors de catastrophes naturelles.

Le contrat a été accordé hier de gré à gré, sans appel d'offres, à Groupe Cambli. On explique qu'il s'agit du seul fournisseur pour ce véhicule blindé offrant 10 places assises et répondant aux normes de Transports Canada et de la Société de l'assurance automobile du Québec. Il s'agit d'un «Thunder 1» 2012 de démonstration neuf.