Le corridor réservé du futur Service rapide par bus (SRB) du boulevard Pie-IX sera doté de son propre «centre de contrôle» et devra faire l'objet d'une «gestion très serrée» de la circulation pour éviter la formation de longues files de bus immobiles, coincés les uns derrière les autres, pendant les périodes de pointe.

C'est ce que recommande le consortium Genivar/Cima" dans un «avant-projet définitif» du projet SRB, daté de février dernier. Le rapport souligne que pour atteindre son objectif de 70 000 passagers par jour, le rythme de passage des bus devra largement dépasser la fréquence optimale pour des infrastructures de ce type.

«Le scénario de desserte proposé implique une circulation de bus élevée qui dépasse le seuil de 40 bus par heure, et par direction, qui est considéré comme une référence pour offrir de bonnes conditions d'exploitation d'un système de transport collectif», indique le document obtenu par La Presse.

«En période de pointe, ajoutent les consultants, la voie réservée sera opérationnelle à une fréquence variant entre 60 et 65 autobus à l'heure, selon les tronçons. Ce service, combiné à des cycles de feux de circulation de 120 secondes, nécessitera une gestion très serrée. Afin d'éviter le phénomène des trains d'autobus qui pourraient se former en périodes de pointe, il sera important de gérer l'intervalle entre le passage des autobus, et non simplement l'horaire de ces derniers.»

Les autobus du nouveau circuit 539 de la Société de transport de Montréal (STM) seront exclusivement réservés à la desserte complète du SRB, entre l'autoroute 440, à Laval, et la station de métro Pie-IX, près du Stade olympique, dans l'est de Montréal.

Mais au moins six autres circuits d'autobus viendront s'insérer à un endroit ou un autre du corridor central du boulevard Pie-IX, dont deux nouveaux circuits express (507 et 509), projetés par la STM, et un nouveau circuit de bus (4653) de la Société de transport de Laval, qui relierait les stations de métro Montmorency, à Laval, et Saint-Michel, sur la ligne 5 du métro, à Montréal.

Aux frais de la Ville

La Presse a révélé hier qu'après trois ans et demi de planification, le projet SRB est encore loin d'être prêt à mettre en chantier, et que des coûts d'infrastructures majeurs pourraient s'ajouter au budget de 305 millions déjà prévu pour l'aménagement de ce corridor d'autobus.

Le rapport d'avant-projet définitif révèle en effet que la chaussée, l'éclairage routier et au moins une partie des réseaux d'eau et d'égout du boulevard Pie-IX devront être reconstruits sur environ 10 km pour accueillir le projet de corridor SRB à l'étude à l'Agence métropolitaine de transport (AMT).

En marge d'un déjeuner-causerie, hier, le président de l'AMT, Nicolas Girard, a annoncé la création d'un bureau de projet conjoint, qui veillera à coordonner les travaux d'infrastructures de la Ville de Montréal et les travaux d'aménagement du SRB, menés parallèlement par l'AMT.

M. Girard a indiqué qu'il n'était pas question que l'AMT finance une partie des ouvrages d'infrastructures sur le domaine municipal. «Le volet touchant les infrastructures, les aqueducs, les égouts sera assumé par la Ville de Montréal et, à ma connaissance, il y a des enveloppes pour cela», a-t-il tranché.