Malgré les campagnes de sensibilisation et la mise en place d'un plan d'action pour contrer les punaises de lit, la situation ne s'améliore pas à Montréal. Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) demande donc à la Ville de mettre en place des mesures coercitives pour « forcer la main » aux propriétaires délinquants.

« On veut que la Ville intervienne et qu'elle ait un peu plus de mordant. Pourquoi se donner un règlement si elle ne l'applique pas ? Plus il y aura de constats d'infraction, plus les propriétaires vont réagir », a affirmé France Émond, porte-parole du RCLALQ, en marge d'une conférence de presse de la Ville sur les punaises de lit.

Selon le RCLALQ, les arrondissements de Côte-des-Neiges et de Parc-Extension sont les plus touchés par le fléau en raison du manque d'entretien de certains logements et parce que les propriétaires délinquants ne sont jamais mis à l'amende.

Autre problème : il semble que des propriétaires tentent de tuer les punaises de lit en utilisant des produits non adaptés au lieu d'appeler un exterminateur. « Ce type de situation devrait également faire l'objet d'une amende », dit la porte-parole du RCLALQ.

Une stabilité satisfaisante

Du côté de la Ville, on estime que le Plan d'action régional de lutte contre les punaises de lit porte ses fruits. On en veut pour preuve un sondage Omnibus qui démontre que 2,2 % des ménages ont été aux prises avec des punaises de lit en 2012, comparativement à 2,7 % en 2010 et 2,8 % en 2011.

La Ville en conclut que la propagation tant crainte n'a pas eu lieu. « Contrairement à ce que nous appréhendions, le nombre de ménages montréalais aux prises avec des punaises de lit n'a pas augmenté au cours des trois dernières années, il s'est plutôt stabilisé », a précisé le Dr Louis Drouin, responsable du secteur environnement urbain et santé de la direction de la santé publique à l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal.

« L'une des plus importantes réalisations de la Ville a été la modification de la réglementation municipale rendant obligatoire la déclaration des interventions des gestionnaires de parasites et la mise sur pied d'une banque de données centralisée permettant de documenter l'intensité, la répartition géographique et l'évolution des infestations de punaises de lit dans les bâtiments résidentiels de Montréal », estime pour sa part le vice-président du comité exécutif de la Ville, Benoit Dorais.

Du 1er juillet 2011 au 30 avril 2013, 80 gestionnaires de parasites ont visité 31 402 logements pour détecter la présence de punaises de lit. De ce nombre, un peu moins de la moitié, soit 12 783 logements, ont nécessité une opération d'extermination.

La Ville confirme avoir donné certains avis à des propriétaires, mais aucun constat n'a été délivré en 2012.