La voix étranglée par les sanglots, incapables, parfois, de compléter leur récit trop douloureux, des autochtones témoignent présentement à Montréal de leur vie brisée par les pensionnats autochtones.

La Commission Vérité et Réconciliation, qui sillonne le Canada depuis quatre ans, vise à permettre aux autochtones de dire toute leur souffrance et de faire connaître aux Canadiens cette tragédie qui a duré pendant des décennies, vidant les réserves de leurs enfants.

David Decontie a raconté comment des années de pensionnat, loin de chez lui, l'ont rendu étranger dans sa propre famille. «Au bout du compte, je n'avais de place nulle part.»

Les uns après les autres, les autochtones au micro ont expliqué que leur enfance volée s'est répercutée sur toute leur vie.

Dépendances à l'alcool et aux drogues, tentatives de suicide, foyers éclatés: les témoignages, rendus avec dignité, sont très durs à entendre.

«On m'a volé ma vie», a résumé Sheri Lynne Neapetung.