Un violent incendie a complètement détruit le motel et le bar de danseuses nues le Saint-Pierre, à Saint-Jérôme, privant de travail une quarantaine de personnes.

Vers 4h20, quelques employés d'entretien s'affairaient au ménage des lieux après la fermeture et quelques clients occupaient l'une ou l'autre des six chambres de l'établissement de la route 117, quand l'un d'eux a aperçu des flammes.

«Le feu semble s'être déclaré à l'extérieur, dans une cour intérieure où les gens sortent fumer», explique directeur des pompiers de Saint-Jérôme, Daniel Hillman.

Ses hommes, aidés par ceux de Mirabel et Saint-Colomban, ce qui a totalisé 55 pompiers, n'ont rien pu faire pour sauver la bâtisse qui est une perte totale, puisque le brasier était déjà très fort à leur arrivée sur les lieux.

Les pompiers n'ont aucune idée de la cause du feu, qu'elle soit accidentelle ou criminelle. Des techniciens de la Sûreté du Québec spécialisés en scènes d'incendie sont sur place pour les assister dans leur enquête.

Le Saint-Pierre a dans le passé connu des démêlés avec la Régie des alcools, des courses et des jeux, qui lui avait suspendu ses permis d'alcool pour 180 jours, notamment parce qu'on avait découvert un stratagème par lequel des bouteilles d'alcool était remplies en douce, sans que l'établissement se fournisse à la SAQ comme la loi l'y oblige. La Régie notait également que des portiers ont déjà cassé une jambe à un client. Une autre fois, ils auraient roué de coups un homme qui avait été convoqué dans un bureau de l'établissement, et qui aurait tenté d'effectuer un vol de cocaïne, lit-on dans une décision de la Régie.

En 2005, les dirigeants du Saint-Pierre s'étaient opposés, avant de se désister, devant la Régie, à une nouvelle demande de permis d'un bar concurrent et fréquenté par des proches des Hells Angels, Le Garage, situé à quelques kilomètres au sud sur la 117.

Mais le directeur général du Saint-Pierre, Steve Robinson, n'y voir aucun lien et jure que son établissement est «très bien tenu» et sans ennemi.

«On n'a jamais eu de menace. Notre bar est réputé pour être très convivial. C'est une place le fun à sortir, les gens ont du plaisir. Il n'y a jamais de chicane, tout le monde s'entend bien. Et on n'a pas vraiment de concurrence. On n'est pas à Montréal, on est en région. Ce qui me fatigue plus, c'est le fait qu'on a une quarantaine d'employés qui se ramassent sans travail. Ils ont des familles», déplore-t-il.

Il croit plutôt à la thèse de l'incendie accidentel.

«Ça a dû partir dans le fumoir, une petite structure de bois dehors collée sur la bâtisse. Quelqu'un a dû jeter sa cigarette allumée par terre, et ça a dû mettre le feu. C'est déjà arrivé, mais on avait pu éteindre les flammes avec un extincteur», explique-t-il.