Si plusieurs avaient le coeur gros ce matin, c'est sans la moindre inquiétude que les parents d'enfants fréquentant le camp de jour Sushine y ont renvoyé leurs enfants au lendemain de l'incident qui a failli coûter la vie à un garçonnet de cinq ans à la plage du parc Jean-Drapeau.

Le petit Manuel fréquentait ce camp de jour regroupant moins de 70 enfants, géré par la paroisse catholique Notre-Dame-de-la-Consolata, dans l'arrondissement Rosemont-Petite-Patrie.

C'est lui qui a sombré pendant six à huit minutes dans les eaux du bassin de l'île Notre-Dame, à 10h45 mercredi.

Il faisait partie d'un groupe de 64 enfants accompagnés par 21 moniteurs et responsables du camp, dont certains adultes.

«Mon fils dit que le petit était dans l'eau, et qu'il a lâché un instant la main de la monitrice. Ils l'ont perdu ensuite», raconte la mère d'un garçon qui fréquente le camp Sunshine.

On connaît le reste de l'histoire: le petit a sombré au fond du bassin.

Les sauveteurs du parc et les ambulanciers ont réussi à lui redonner un léger pouls après une vingtaine de minutes de manoeuvres de réanimation.

Hospitalisé aux soins intensifs de l'hôpital Montréal Children, il est sous respirateur artificiel et repose dans un état toujours critique, mais stable. Il devait ce jeudi passer une batterie de tests visant à déterminer quelles séquelles il pourrait conserver après avoir passé une aussi longue période sans air.

Dès l'arrivée des parents venus récupérer leurs enfants mercredi, la direction du camp de jour les a informés du drame qui s'était déroulé à la plage. La plupart d'entre eux étaient satisfaits des informations reçues.

Ce jeudi matin, le camp a publié un laconique communiqué.

«Un enfant a été victime d'un malaise dans l'eau et a rapidement été transporté à l'hôpital où son état est considéré stable. Tous nos moniteurs étaient présents dans l'eau avec les enfants au moment de l'incident. Ils ont fait tout le nécessaire pour assurer la sécurité de l'enfant. Ils ont agi promptement et efficacement. Tous nos moniteurs ont suivi avec succès un cours de premiers soins avant d'être engagés», y lisait-on.

«Je suis en larmes depuis ce matin. Je souhaite tant que le petit garçon aille mieux. Mais je ne peux rien dire contre ce camp. Ils ont toujours été bien attentifs avec nos enfants. Ce genre de chose peut arriver à n'importe qui, n'importe quand», croit Katia Capparelli, dont le fils va au camp.

«Je suis éducatrice en garderie et sais bien qu'il est si facilement possible de perdre de vue un enfant un instant. Je peux très bien m'imaginer ce qui s'est passé», dit une autre maman.

«Mon fils va continuer d'aller au camp. C'est un accident très malheureux, mais un accident bête. Je fais confiance au camp», a déclaré le père d'un garçon de 12 ans.

«Mes enfants sont là aujourd'hui, ça vous montre à quel point j'ai une confiance aveugle envers les moniteurs», a lancé une autre mère.

Plus loin, celle-ci et ses filles faisaient une accolade à une jeune monitrice qui semblait toujours ébranlée par les événements.

La plupart des moniteurs eux, ont préféré ne pas s'adresser aux médias.