Une enveloppe contenant de la poudre blanche et destinée à l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) a causé tout un remue-ménage, hier matin, dans un centre de tri postal du quartier Hochelaga-Maisonneuve.

L'ASSÉ, qui a donné naissance à la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), a été avisée par la police qu'une enveloppe contenant de la poudre blanche, découverte par un employé du centre de tri de Postes Canada situé à l'angle des rues Ontario et Letourneux, lui était adressée.

C'est vers 2h50 la nuit dernière que la découverte a eu lieu et que la police a été alertée par les employés du centre.

Les cinq employés présents sur les lieux ont passé de nombreuses heures en quarantaine. Les policiers, ambulanciers et pompiers étaient à l'affut du moindre symptôme d'une exposition à une substance toxique comme l'anthrax - un produit auquel font généralement allusion les mauvais plaisantins qui envoient ce type de colis. Des pompiers vêtus de combinaisons stériles s'affairaient à sécuriser les lieux et à tenter de déterminer la nature de la substance.

Vers 10h, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a toutefois annoncé que la substance était inoffensive.

«Il s'agit d'une poudre blanche. Nous ne savons pas ce que c'est exactement, mais c'est inoffensif», a indiqué l'agent Dany Richer.

On ne sait pas non plus si une revendication était attachée à cette enveloppe.

Pendant une partie de la matinée, une cinquantaine d'employés attendaient dehors pour entrer au boulot et spéculaient sur le destinataire de cette enveloppe.

Le centre de distribution en question dessert un grand secteur situé entre l'avenue Papineau à l'ouest et la rue Viau à l'est, et du fleuve au sud jusqu'à la rue Rachel au nord.

Vers 9h30, le patron du centre de tri a annoncé à ses employés qu'une partie du courrier du jour, apporté tôt le matin en camion et qui n'avait pas été entré dans les locaux, avait été envoyé dans un nouveau centre de tri qui doit remplacer l'actuel dans un mois, rue Marseille. «Vous pouvez prendre des taxis et vous diriger là-bas. Si, pour différentes raisons, vous préférez ne pas y aller, vous pouvez attendre ici que les locaux soient de nouveau accessibles», a annoncé le directeur du centre. Quelques questions ont ensuite été débattues entre les employés, qui se sont pour la plupart dirigés vers l'autre centre. Tout le courrier du jour n'aura pu être livré aujourd'hui, toutefois.

Le centre a dû être nettoyé avant que les employés ne puissent y accéder, et le courrier qui s'y trouvait déjà sera donc livré en retard.

Il y a une dizaine de jours, une cinquantaine d'enveloppes suspectes contenant de la poudre ont été découvertes dans les bureaux de circonscription de nombreux députés et ministres libéraux et caquistes, ainsi que dans plusieurs médias et services policiers, partout au Québec.

Ces enveloppes, qui étaient inoffensives, contenaient pour la plupart du bicarbonate de soude ou de la craie concassée. Elles renfermaient pour la plupart une note signée des Forces armées révolutionnaires du Québec (FARQ) invitant les jeunes à former une guérilla contre le pouvoir établi.

Jeudi dernier, le député de Québec solidaire Amir Khadir a aussi reçu une enveloppe suspecte chez lui. Cet envoi, jumelé à celui destiné à l'ASSÉ, représente un changement radical dans la philosophie qui anime les victimes de ces enveloppes.