Un centre de la petite enfance (CPE) qui devait ouvrir ses portes en septembre a été la proie des flammes cette nuit dans le quartier Rosemont. Incapables de déterminer la cause du brasier, les pompiers ont transmis l'enquête à la section des incendies criminels de la police de Montréal.

Ce matin, une poignée d'ouvriers regardaient avec désolation les restes du chantier de construction jonché de matériaux carbonisés. À leurs côtés, le directeur général du CPE Rosemonde, Serge Blais, a raconté comment le feu risque d'engendrer des conséquences ennuyeuses pour plusieurs familles. La garderie devait recevoir 68 enfants cet automne.

«Nous devions accueillir en priorité les enfants des étudiants du collège de Rosemont, une école professionnelle fréquentée par bon nombre de jeunes femmes qui reprennent leurs études. L'un de nos objectifs, c'était d'augmenter le taux de diplomation», a expliqué M. Blais. «Plus largement, 140 parents viennent de perdre leur espoir d'avoir une place en garderie.»

Trouver une place en CPE est un véritable casse-tête pour les parents. Selon M. Blais, la liste d'attente du CPE Rosemonde, qui compte déjà un autre bâtiment à un pâté de maisons, compte des milliers de noms.

Cause inconnue

L'incendie a débuté un peu après minuit à l'angle des rues Bellechasse et Pie-IX. Au départ, les pompiers croyaient qu'il s'agissait de projet de condos en construction.

Pour l'instant, le SPVM ne parle pas d'incendie suspect. «L'enquête vient de débuter», a indiqué Olivier Lapointe, porte-parole à la police de Montréal. «Pour l'instant, il n'y a pas d'indices clairs qui peuvent nous laisser croire que c'est accidentel ou criminel. L'édifice est une perte totale. Des voitures stationnées à proximité ont aussi été endommagées par la chaleur.»

Julien Valande, l'architecte qui a conçu le projet, était également sur les lieux ce matin. Il a expliqué que la structure du bâtiment était en bois et que le revêtement de briques et les panneaux de gypse n'avaient pas encore été posés. À son avis, c'est ce qui explique pourquoi le bâtiment a brûlé aussi rapidement. Il a également indiqué que l'édifice avait récemment été raccordé au réseau de gaz naturel.

La reconstruction pourrait prendre environ quatre mois, a-t-il évalué. Les administrateurs du CPE ne pourront toutefois pas avoir accès au site avant la fin de l'enquête policière.

«Je me dis qu'on va reconstruire et faire mieux», a laissé tomber M. Valande. «Mais pour l'instant, c'est un peu décourageant. On se console avec le fait qu'il n'y a pas eu mort d'homme ou de blessés. Le matériel, ça se remplace.»

Photo: Sylvain Ryan, collaboration spéciale

Les flammes ont pris naissance dans ce bâtiment, situé à l'angle du boulevard Pie-IX et de la rue de Bellechasse, à Montréal.