L'escouade régionale mixte de Laval a arrêté 10 personnes jeudi matin lors d'une descente dans des «crackhouses» du quartier Chomedey. Ce coup de filet s'est déroulé dans un secteur bien connu, décrit comme le coin le plus chaud de l'île-Jésus.

Environ 45 policiers ont frappé à partir de 4h du matin à trois adresses du secteur, situées sur les boulevards des Prairies, Lévesque et Notre-Dame. Cinq individus ont été épinglés dans une maison déglinguée du boulevard des Prairies. Des policiers du groupe tactique d'intervention ont dû recourir au bélier pour défoncer la porte, puisque les suspects bloquaient la porte de l'intérieur à l'aide de madriers.

Les policiers se sont aussi présentés dans un logement d'un immeuble situé au 3580 Lévesque Ouest. À notre passage ce matin, la frappe policière n'a pas empêché des consommateurs de faire une transaction sous nos yeux, devant l'endroit visé par les policiers quelques heures plus tôt. Un des hommes sortait d'un l'immeuble situé de l'autre côté de la rue, où plusieurs descentes ont d'ailleurs eu lieu dans le passé.

Sur les 10 suspects arrêtés, sept seront accusés de possession de stupéfiants dans le but d'en faire le trafic et trois pour bris de conditions. «Certains sont connus pour leur appartenance aux gangs de rue», ajoute le lieutenant Daniel Guérin, de la police de Laval.

La police de Laval a décidé de sévir contre les trafiquants après une enquête éclair de deux semaines, amorcée grâce à la collaboration des citoyens.

Depuis plusieurs années, les piqueries de Chomedey donnent du fil à retordre aux citoyens et aux policiers. Celles-ci sont surtout concentrées dans un rayon de moins de 1km, à l'intérieur d'un quadrilatère formé des 75e et 81e avenues et des boulevards Lévesque et Perron.

Pauvreté, prostitution, «crackhouses»: le coin est une véritable enclave de misère, où s'alignent les immeubles glauques, avait décrit La Presse dans une série de reportages sur le côté sombre de Laval, publiés l'automne dernier.

On y apprenait que le crack causait de plus en plus de ravages à Laval. «Les piqueries sont parfois organisées par certaines personnes qui occupent un appartement dans un immeuble et qui demandent aux toxicomanes une petite somme chaque fois qu'ils utilisent les lieux», avait expliqué un intervenant d'Urgence sociale Laval.

Plus que jamais, les policiers de Laval semblent déterminés à sévir contre ces indésirables. «Si on a des plaintes, on n'hésitera pas», assure le lieutenant Guérin.

Photo: Patrick Sanfaçon, La Presse

Les policiers ont dû recourir au bélier pour défoncer la porte d'une des «crackhouses» visées, puisque les suspects bloquaient la porte de l'intérieur à l'aide de madriers.