Plusieurs questions demeurent sans réponse au lendemain de la découverte du corps d'une sexagénaire, possiblement tué par son mari qui a ensuite essayé de s'enlever la vie dans leur résidence de Dollard-des-Ormeaux, dans l'ouest de Montréal.

Ce nouveau drame est survenu dans un jumelé de la place de Touraine. Les policiers ont retrouvé hier matin le corps sans vie d'une femme de 65 ans, dans une des chambres de la résidence. Son conjoint de 56 ans se trouvait pour sa part dans une autre pièce, inconscient. L'homme, employé chez Bombardier apparemment, a été transporté à l'hôpital où sa vie n'est pas en danger.

Les policiers ont été dépêchés sur place après avoir été alertés par la fille du couple, inquiète d'être sans nouvelles de ses parents.

La police n'est pas en mesure d'indiquer avec quoi le conjoint a tué sa femme ni avec quoi il a attenté à sa vie. Le corps de la victime ne portait vraisemblablement pas de traces évidentes de violence. «Est-ce par empoisonnement, pendaison ou autres? Une autopsie sera pratiquée pour déterminer les causes de son décès», explique l'agent Daniel Lacoursière, du Service de police de la Ville de Montréal.

Le conjoint a été rencontré hier soir par les enquêteurs des crimes majeurs et devrait être accusé de meurtre aujourd'hui, depuis son lit d'hôpital.

Comme c'est souvent le cas, l'affaire s'est déroulée dans un quartier paisible, implique un couple sans histoire et a pris le voisinage par surprise. «Je ne les ai jamais vu se chicaner, mais depuis un mois, le couple semblait moins se parler. Mais à ma connaissance, il n'a jamais été question de séparation», raconte Kajan Veemaraja, qui connait bien le couple impliqué.

Ce dernier habitait leur jumelé depuis près d'une vingtaine d'années. Comme personne ne répondait à la porte lorsqu'ils se sont présentés hier matin, les policiers ont emprunté l'escabeau de M. Veemaraja pour entrer chez le couple par la fenêtre du deuxième étage. «La dernière fois que j'ai vu la femme, c'était dimanche soir vers 23h. Elle revenait chez elle en taxi et a passé 15 minutes à bord de la voiture avant de rentrer chez elle. J'ai ensuite écouté la télévision une partie de la nuit et je n'ai rien entendu d'anormal», souligne M. Veemaraja.

La fenêtre du deuxième étage était toujours ouverte mardi et un rideau flottait au vent. Dehors, des sacs à ordure remplis de feuilles mortes avaient récemment été déposés contre la clôture. Par une fenêtre du jumelé, on aperçoit des photos de famille tout sourire sur le réfrigérateur.

Mais impossible à ce stade de l'enquête de comprendre pourquoi ce bonheur a basculé.

Une fois encore.