Devant l'immense lac Champlain qui s'étend à perte de vue, une poignée de résidents de Venise-en-Québec ramassait mardi des débris dans un parc. Des vestiges de la tempête de samedi, lorsque les pluies et les vents violents ont fait déborder le lac et la rivière Richelieu dans plusieurs municipalités de ce secteur de la Montérégie.

Un des bénévoles, Guy Surprenant, n'a jamais vu le lac s'agiter ainsi. «Les vagues atteignaient plus de quatre pieds. Elles ont même déraciné des rochers de 1000 livres qui se trouvaient au bord de l'eau devant chez moi. C'était épeurant!», admet cet entrepreneur, un râteau à la main. Derrière lui, un de ses deux tracteurs mis à la disposition des bénévoles pousse des débris dans un tas.  

Comme Guy Surprenant, plusieurs riverains de la région nettoyaient encore les dégâts et appréhendaient de nouvelles inondations, en raison des précipitations prévues au cours des prochains jours dans la région.

Un peu plus loin, au bar Terrasse Beach club, les intempéries ont entraîné des dégâts s'élevant à plus de 100 000$ estime le propriétaire Alain Lemay. Les vagues ont poussé des débris et même un quai dans le stationnement de l'établissement, sans compter les lourds dommages à sa terrasse. «En 25 ans! Je n'ai jamais vu ça!», s'exclame le tenancier.

Les autorités civiles sont toujours sur un pied d'alerte, et le niveau de l'eau demeure très élevé dans plusieurs villages du secteur. Il suffit d'arpenter les routes serpentines en bordure de la rivière Richelieu et du lac Champlain pour le constater. Plusieurs chalets, maisons et rues de Lacolle, de Noyan et de Sainte-Anne-de-Sabrevois sont coupés du monde à cause de l'eau.

Des averses sont prévues tous les jours cette semaine dans la vallée du Richelieu. Pour l'heure, la situation s'avère moins pire que prévu, constatent les autorités: les précipitations tombent en moins grande quantité et le niveau de l'eau a baissé. «Toutefois, on surveille de près les vents du sud et les vagues», assure le directeur régional de la Sécurité civile en Montérégie et en Estrie, Yvon Leroux.

Des équipes de la Sécurité civile sillonnaient d'ailleurs les endroits sous surveillance mardi. L'une d'elles s'est arrêtée devant chez Denise Morin, à Noyan. Sa maison est complètement cernée par l'eau de la rivière Richelieu, qui coule tout près. Cette septuagénaire, qui vit seule, raconte n'avoir jamais rien vu de tel. «Il est venu une grosse bourrasque de vent et l'eau a monté d'un coup sec», raconte Mme Morin, qui se croise les doigts pour les prochains jours.

Photo: Patrick Sanfaçon, La Presse

Au bar Terrasse Beach club, les intempéries ont entraîné des dégâts s'élevant à plus de 100 000$ estime le propriétaire Alain Lemay.