Un restaurant de cuisine libanaise a été ravagé par un incendie criminel dans la nuit de lundi à Montréal-Nord.

Les pompiers ont été dépêchés vers 3h du matin. Des flammes vives s'échappaient alors du restaurant Shish poulet, situé en bordure du boulevard Pie-IX. Malgré l'intervention rapide des pompiers, les dommages sont considérables. L'intérieur de l'établissement est complètement calciné et des enquêteurs de la Section des incendies criminels circulaient dans les ruines du restaurant lundi matin.

Des bureaux en rénovation sont perchés au deuxième étage de l'immeuble. Tout porte à croire que le restaurant a été ciblé par un ou des incendiaires. Des vitres ont été fracassées et un bidon d'essence aurait été retrouvé à proximité. Le propriétaire du restaurant se trouvait sur les lieux lundi matin, entouré de quelques proches. L'homme, visiblement atterré, n'avait toujours pas rencontré les policiers, mais disait n'avoir eu aucun problème depuis l'ouverture de son restaurant il y a 11 ans.

Un commerçant voisin semblait au contraire insinuer que le restaurateur avait reçu des menaces, sans toutefois s'avancer davantage sur le sujet, prudent.

Ce nouvel incident s'ajoute à la longue liste des incendies criminels qui font actuellement l'objet d'une enquête à Montréal. Une vingtaine de cafés italiens du nord-est de la métropole ont été visés par des attentats au cocktail Molotov depuis le début de la deuxième vague, amorcée en août. La semaine dernière, c'était au tour du salon funéraire Loreto de Saint-Léonard, qui appartient au clan Rizzuto, d'être visé par une attaque.

Quelques pizzérias et des clubs échangistes ont aussi été incendiés au cours des derniers mois. La police n'établit toutefois aucun lien entre ces attentats et ceux commis dans les cafés italiens.

Les cocktails Molotov seraient d'ailleurs utilisés à toutes les sauces par les temps qui courent. Fortement médiatisé, ce type d'attentat semble préconisé par les incendiaires, une façon de profiter de la vague pour brouiller les pistes. Assurances, querelles entre associés, règlements de comptes: tous les prétextes semblent bons pour balancer des cocktails Molotov.