Les policiers tentent de déterminer s'il existe un lien entre les deux fusillades qui ont éclaté cette nuit à quelques minutes d'intervalle -et dans un rayon de moins d'un kilomètre - dans les quartiers Centre-Sud et Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal. Deux hommes ont été blessés, dont un grièvement.

Une des deux victimes est connue des policiers. Le Service de police de la ville de Montréal ne croit pas que les deux hommes ont été ciblés au hasard, dans un style drive by shooting.

Les premiers coups de feu ont résonné sur le trottoir de la rue Ontario, à l'angle de Bercy, devant le bar de danseuses Sexe Mania. Un homme de 25 ans a reçu une balle à la jambe lorsque le passager d'une voiture en marche à fait feu en sa direction.

Il a été transporté à l'hôpital où on ne craint pas pour sa vie. La victime collabore peu avec les enquêteurs qui l'ont rencontré.

Une dizaine de minutes après la première fusillade, un autre incident similaire est survenu un peu plus loin à l'intersection des rues Saint-Germain et Adam. Un homme de 29 ans a cette fois été atteint de plusieurs projectiles devant un immeuble à logements et son état est jugé critique.

Les policiers ont pour le moment peu d'informations à se mettre sous la dent, puisqu'aucun témoin ne s'est encore manifesté.

Vers 8h ce matin, des rubans policiers ceinturaient toujours l'entrée du bâtiment en briques. Les policiers investiguaient l'intérieur du logement situé en haut des lieux du crime. Selon des voisins, le va et vient était continuel dans cet appartement.

Des résidents du secteur rencontré ce matin aux abords des lieux des fusillades ne sont d'ailleurs pas surpris par les événements de la nuit. «Ça fait douze ans que je vis ici. C'est effrayant depuis quelques années, avec la drogue, les bagarres et la prostitution», déplore Linda, qui habite à l'intersection de Saint-Germain et Adam.

Résidente d'un logement voisin du bar Sexe Mania, Nadia Robinsson dresse un portrait tout aussi sombre de son quartier. «J'attends un bébé et j'ai hâte de partir d'ici. Je compare ce quartier de Montréal à une sorte de Brooklyn», souligne la jeune femme de 26 ans.

De son appartement, la jeune femme confie en voir de toutes les couleurs. «Je suis tannée de voir des prostituées, des gens qui se piquent dans la ruelle et d'autres qui pissent dans mon escalier», dénonce Mme Robinsson.

Selon elle, même les livreurs de restaurant et les taxis refusent de la déposer devant chez elle par la ruelle, de crainte d'être agressés. «Mon copain s'est souvent fait voler dans sa voiture. Il a même retrouvé un couteau à l'intérieur», explique-t-elle. «Les policiers devraient venir roder ici plus souvent», ajoute-t-elle.